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En Allemagne, Volodymyr Zelensky réclame davantage d'armes

Marco Wolter | Avec agences
6 septembre 2024

Le président ukrainien a rencontré le chancelier Olaf Scholz, alors que Berlin devrait diviser par deux dans son budget son aide militaire à l'Ukraine en 2025.

Volodymyr Zelensky
Volodymyr Zelensky a rencontré le chancelier Olaf Scholz à Francfort, pour un entretien centré notamment sur "la recherche commune d'une paix juste et durable pour l'Ukraine" selon la chancellerie Image : Daniel Roland/AFP/Getty Images

La guerre en Ukraine dure depuis déjà deux ans et demi. Et depuis le début de l’invasion russe, le président Volodymyr Zelensky porte le même message lors de ses déplacements internationaux : son armée a besoin davantage d’armes. Il l’a donc encore une fois répété ce vendredi sur la base militaire américaine de Ramstein, dans l’ouest de l’Allemagne, où il a rencontré le groupe de contact, qui rassemble les ministres de la Défense des pays alliés de l’Ukraine.

Le président ukrainien veut des missiles longue portée car il veut aussi pouvoir frapper sur le sol russe, pour, selon lui, contraindre Vladimir Poutine à négocier une paix juste.

Boris Pistorius a rendu public l'envoi de douze obusiers de type 2000Image : Andreas Arnold/dpa/picture alliance

Craintes d'une escalade

Sur ce point, les alliés, dont les Etats-Unis et l’Allemagne, qui sont les deux principaux fournisseurs d'équipements militaires à l’Ukraine, restent dans la retenue. Ils autorisent certes des frappes sur des cibles militaires en Russie, mais uniquement avec certaines armes, dans des conditions de riposte, et dans des zones identifiées, comme à la frontière de Kharkiv, régulièrement bombardée par la Russie.     

Washington et Berlin refusent les frappes ukrainiennes en profondeur sur le sol russe, redoutant une escalade avec Moscou.    

Pour Berlin, cette position reste inchangée, a expliqué le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, à Ramstein.    

Après la confirmation de nouvelles livraisons de systèmes de défense aérienne à l’Ukraine cette semaine, le ministre en a profité pour annoncer, pour une valeur de 150 millions d’euros, la fourniture de douze obusiers automoteurs, qui sont des sortes de chars dotés d’une artillerie capable de mener des frappes de plus longue portée.

Deux ans et demi après le lancement de l'invasion russe, l'Ukraine est à la peine: son offensive entamée début août sur le territoire russe, dans la région de Koursk, n'a pas aidé à stopper l'avancée de Moscou dans l'est.Image : Philipp Schulze/dpa/picture alliance

Un prêt de 50 milliards de dollars

Malgré ces annonces, l’avenir du soutien allemand, qui divise l’opinion publique, semble incertain. Chancelier Olaf Scholz a certainement rappelé à Volodymyr Zelensky lors d'une rencontre en tête à tête ce vendredi à Francfort, que Berlin continuerait à se tenir aux côtés de Kiev. Mais le projet de budget prévoit de quasiment diviser par deux l’aide à l’Ukraine l’année prochaine, passant de près de huit à quatre milliards d’euros.     

Berlin a tenté de rassurer, en expliquant que des financements proviendront également d’autres sources, en premier lieu d’un prêt international décidé cet été par les pays du G7. Il s’agit de 50 milliards de dollars, et ils seront remboursés progressivement par les intérêts générés par les avoirs russes à l’étranger actuellement gelés.     

Reste que les modalités de ce prêt, qui doit être en place d’ici la fin de l’année, et la question de qui va le contracter, ne sont pas encore réglées.