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En Centrafrique, les journalistes défendent la liberté de la presse

Simone Schlindwein, Laure Wallois3 mai 2013

A l'occasion de la journée de la liberté de la presse, zoom sur les conditions de travail, de plus en plus difficiles, des journalistes centrafricains depuis la prise du pouvoir par la coalition du Seleka.

Le studio de la station de radio Ndeke Luka
Le studio de la station de radio Ndeke LukaImage : DW/Simone Schlindwein

Dans le taxi qui traverse Bangui, impossible ce jour-là d’écouter les infos. Sur les ondes de la fameuse radio centrafricaine Ndeke Luka, un message est diffusé en boucle :« Les médias centrafricains ont souffert de pillages. La sécurité des professionnels de médias est menacée au quotidien est la liberté d’expression n’est pas garantie par les autorités en place. » La radio n’est pas la seule à avoir suivi l’appel de l’Union des journalistes de Centrafrique. La presse et la télévision ont aussi suivi le mouvement.

Malgré la grève, les journalistes de Ndeke Luka se sont réunis dans les locaux de la rédaction. A l’entrée du bâtiment, deux rebelles armés. Difficile de savoir s’ils sont là pour protéger ou pour tenter de contrôler la station comme l'explique le chef de la rédaction, Jean Claude Ali-Syhla: « Aujourd’hui, aucun responsable ne peut décider de dire, " ne touchez pas à la radio". Au contraire, les responsables nous disent: " faîtes attention à ce que vous dites parce que en cas de cogne on ne peut pas vous protéger ". Pratiquement tout le monde ici a reçu des menaces. La maison d'un de nos journalistes a été pillée. »

Cela dit, la radio était déjà menacée sous l’ancien régime, qui l’accusait de soutenir la rébellion Seleka. Jean Claude Ali Syhlas et ses collègues veulent donc mettre fin à ce cycle d’intimidations qui n’en finit pas.
D’autant qu’à l’heure actuelle, les médias ont un rôle central à jouer. C’est ce qu’affirme la directrice d'une ONG de défense des droits de l'Homme qui estime que « le rôle des médias n’est pas de dégrader la situation mais plutôt de démontrer à ceux qui viennent gouverner que sans l’appui de la population, ils ne pourront rien faire. »

La salle de rédaction de la radio Ndeke Luka à BanguiImage : DW/Simone Schlindwein