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En RDC, 18 femmes dans le nouveau gouvernement

29 mai 2024

En RDC, près de deux mois après la nomination historique de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, la nouvelle équipe est composée à un tiers de femmes.

Judith Tuluka Suminwa et Félix Tshisekedi (photo d'illustration)
La nouvelle équipe comprend 54 membres, contre 57 pour le précédent gouvernementImage : DRC Presidency/Handout/Xinhua/picture alliance

Dans cette nouvelle équipe, on note la nomination de six femmes ministres, trois ministres déléguées, quatre femmes vice-ministres et quatre femmes ministres d’Etat.

"Parmi les quatre postes de vice-premier ministre, on n’a pas vu de femme" (Chantal Faida)

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Pour Chantal Faida, experte des questions de genre, ces nominations sont un progrès, mais cela n’est pas encore suffisant parce que 31% de femmes dans le gouvernement n’atteint pas les 50% que stipule l’article 4 alinéa 2 de la loi portant sur le principe de la parité en RDC, qui encourage une représentativité équitable :

"On continue à lutter pour un monde où les femmes auront les mêmes opportunités que les hommes en vue d’un nouveau mode de gouvernance de la RDC. On doit aussi relever que parmi les quatre postes de vice-premier ministre, on n’a pas vu de femme à ces postes qui sont des postes de souveraineté, et donc on aurait souhaité que les femmes soient représentées à tous les niveaux."

Au delà des nominations, des actions sont attendues

Pour le politologue Jean-Claude Mputu, l’avènement des femmes au gouvernement est sans doute l’une des meilleures nouvelles de cette équipe. Cependant, il reste prudent, car seuls les résultats vont compter :

 "Nous espérons vraiment qu’elles feront la différence et changeront la dynamique de l’équipe, même si ce n’est pas gagné d’avance. Une équipe est formée maintenant, tout le problème à trouver sera celui de la cohésion et de l’efficacité. Car, au-delà des femmes, au-delà de leur expertise, ce que le peuple congolais attend aujourd’hui, ce sont des résultats. C’est la fin de la guerre, c’est la réforme de la justice, c’est le bien-être des populations. Et ça, ce ne sont ni les femmes, ni leur profil qui feront la différence, mais ce sont leurs actions sur le terrain pour le bien du Congo."

Quel impact a pu avoir le coup d’Etat manqué du 19 mai ?

Parmi les changements notables, le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, de l'Intérieur, Peter Kazadi, et des Finances, Nicolas Kazadi, quittent le gouvernement. Quant au ministre de la Défense, Jean-Pierre Bemba, il quitte la Défense pour passer aux Transports.

La publication de ce gouvernement survient dix jours après le coup d’Etat manqué du 19 mai, orchestré par Christian Malanga.  Pour le politologue Christian Moleka, la tentative de coup d’Etat peut expliquer ces nouvelles nominations.

"Le départ du ministre de la Défense est probablement lié à des batailles de cour entre lui et le sérail du président, notamment la maison militaire. Il y a eu beaucoup de tensions sur des questions stratégiques. De ces guéguerres, Jean-Pierre Bemba en sort perdant. Peut-être que le coup d’Etat manqué a été le coup de grâce qui a poussé le camp du sérail à appuyer son départ. En revanche, le ministre Peter Kazadi peut en partie être concerné par cette question parce qu’il gère l’Intérieur et donc les services de renseignement qui sont sous son commandement. Les deux peuvent être, chacun à des niveaux différents, concernés ou liés politiquement à cette situation-là", souligne le politologue.

La mise en place de ce nouveau gouvernement était attendue avec impatience par les Congolais, au moment où l'est du pays est confronté à une grave crise sécuritaire : la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, occupant de larges pans de la province du Nord-Kivu.