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En RDC, des propos du président de l’Assemblée divisent

1 avril 2021

Christophe Mboso N'Kodia avait demandé aux députés nationaux originaires de l'Est de quitter les groupes armés. Des propos qui ont fâché les élus du Kivu.

Le président de l'Assemblée nationale de la RDC, Christophe Mboso N'Kodia semblent vexer plusieurs députés de l'est du pays.
Le président de l'Assemblée nationale de la RDC, Christophe Mboso N'Kodia semblent vexer plusieurs députés de l'est du pays. Image : Präsidentenpresse der Demokratischen Republik Kongo

À l'ouverture de la plénière le lundi 29 Mars, le président de l'Assemblée nationale, Christophe Mboso N'Kodia avait demandé à certains députés nationaux originaires de l'est du pays de quitter les groupes armés pour lutter contre l'insécurité. 

Le discours du président de l'Assemblée nationale a créé des frustrations parmi les députés du Kivu, même si certains analystes confirment des liens entre des députés et l'insécurité dans l'Est.

Parmi les députés qui protestent contre la déclaration du président de l'Assemblée nationale, figure le député Jean Baptiste Kasekwa, un élu de la ville de Goma dans le Nord-Kivu

"Le président de l'Assemblée nationale a totalement tort, il a craché sur la mémoire des victimes des tueries dans l'Est de la RDC. En demandant aux députés de quitter les groupes armés, ils les qualifient donc de miliciens. Selon lui, les ADF sont dans l'Assemblée nationale ? Mais ce sont des accusations très graves ! Il nous insulte nous députés ressortissants de l'Est, et c'est inacceptable. Nous allons prendre des initiatives pour lui retirer notre confiance", a dénoncé Baptiste Kasekwa.

Des mécontentements au parlement

Si les propos du président de l'Assemblée nationale Christophe Mboso N'Kodia semblent vexer plusieurs députés de l'Est du pays, cela n'est pas le cas pour les membres de la société civile.

"Nous pensons que le président de l'Assemblée nationale a totalement raison de lancer cet appel.  Nous qui vivons sur le terrain, nous pouvons dire qu'il y a plusieurs éléments qui prouvent l'implication de certains députés et hommes d'affaires dans tout ce qui se passe dans la région. Il y a ceux qui les appuient politiquement, stratégiquement et même financièrement. Nous confirmons qu'il y en a qui sont complices avec ces groupes armés", a insisté Jean-Claude Bambanze, président de la société civile de Rutshuru.

Pour Nene Morisho, directeur du Pole institute, un centre de recherche sur les conflits basé à Goma, plusieurs facteurs expliquent le lien entre certains élus et des groupes armés actifs dans la région. 

"Parfois les hommes politiques n'ont pas d'autre choix que celui de collaborer avec des groupes armés" (Nene Morisho)

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"Il y a des groupes rebelles qui se sont créés sous une base identitaire. Ils disent être là pour protéger leur communauté contre telle ou telle autre communauté rivale. Donc si un député appartient à une communauté, il est contraint de soutenir une milice de sa communauté pour qu'il ne soit pas isolé par cette dernière. Parfois, les hommes politiques n'ont pas d'autre choix que celui de collaborer avec des groupes armés. Il y a aussi des zones où un politicien ne peut pas se rendre sans l'aval d'un groupe armé, dans ce cas il est obligé de collaborer avec ce groupe rebelle qui contrôle la région pour avoir accès à ses électeurs".

Jean-Marc Kabund, membre du parti UDPS au pouvoir et premier vice-président de l'Assemblée nationale, a tenté de clarifier les propos du président de l’Assemblée nationale.

Il a affirmé que le discours de Christophe Mboso N'Kodia visait juste à conscientiser tout individu qui serait de mèche avec les groupes armés, afin qu'il abandonne cette mauvaise voie pour faire asseoir un climat de paix.

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