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En RDC, un rapport épingle le régulateur de l'audiovisuel

Jean-Noël Ba-Mweze
29 août 2024

Le régulateur des médias congolais, le CSAC, est accusé dans un rapport de ne pas assez surveiller la pluralité des opinions politiques dans les médias.

Un stand de journaux à Kinshasa
Le CSAC et la Commission électorale nationale indépendante, la Céni, constituent des institutions d'appui à la démocratieImage : Dirke Köpp/DW

En République démocratique du Congo, l'Institut de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence, Ebuteli, appelle à la réforme du Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication, le CSAC. 

L'appel fait suite à une étude sur ce régulateur des médias congolais qui, selon Ebuteli, ne s'intéresserait pas suffisamment à la représentativité de toutes les opinions dans les médias publics et privés, surtout en période électorale.  

Dans le rapport publié ce jeudi (29.08) intitulé "Le CSAC, régulateur ou partisan ?", l'Institut congolais de recherche Ebuteli affirme que le CSAC subit des influences politiques qui réduisent son indépendance.  

"Représenter toutes les opinions" 

Ebuteli appelle donc à réformer cette institution et recommande notamment de doter le CSAC de moyens suffisants pour jouer, de manière indépendante, son rôle de régulateur des médias.  

Ecoutez le reportage à Kinshasa...

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Trésor Kibangula, responsable du pilier politique à Ebuteli explique que la RDC a "un régulateur qui n'a pas toujours les moyens de sa politique. On a aujourd'hui un CSAC qui se focalise sur le monitoring des infractions. On voudrait voir aussi le régulateur s'intéresser à la représentativité de toutes les opinions dans les médias publics, comme dans les médias privés. On voudrait que le CSAC gagne en compétences et comme préalable, (il faudrait s’intéresser à) la manière dont l'équipe dirigeante est constituée". 

Le CSAC se défend 

Les autorités du CSAC rejettent le contenu de ce rapport qui, selon Christian Bosembe, président du Conseil, ne reflète pas le sérieux d'une organisation responsable. Il s'interroge sur les motivations d'Ebuteli. 

Il assure que "le CSAC est une institution d'appui à la démocratie. Il y a une assemblée délibérante. Ce n'est pas la voix d'une personne qui compte. Je ne comprends pas, quand on parle d'une interférence politique, à quoi fait-on allusion ? Encore une fois, c'est quand-même assez prétentieux de croire qu'une institution d'appui à la démocratie d'un pays puisse recourir à une ONG. Ce n'est pas à eux de parler à notre place. Si nous devons avoir un problème de moyens, c'est au gouvernement que nous allons formuler notre demande". 

Le CSAC est composé de 15 hauts conseillers qui siègent au sein de l'Assemblée plénière. Ils représentent notamment la présidence de la République, l'Assemblée nationale, le Sénat, les journalistes, les patrons des médias, les avocats et les magistrats.  

La Constitution congolaise prévoit deux institutions d'appui à la démocratie, à savoir le CSAC et la Commission électorale nationale indépendante, la Céni.