En reportage au Mozambique
11 janvier 2013Bastian Hartig :
« On a pu voir dès le jour de notre arrivée à Tete à quel point les sociétés minières sont susceptibles quand il s'agit de l'exploitation du charbon. Nous voulions juste faire quelques prises d'un centre de chargement, depuis la rue. A peine cinq minutes étaient écoulées qu'un gardien nous a demandé de quitter les lieux. Le fusil qu'il tenait à la main lui conférait une certaine autorité. On a pu continuer seulement après avoir montré nos autorisations de tournage signées par le gouvernement provincial. Quand, le même soir, le porte-parole du gouverneur nous a demandé des détails sur le reportage que nous voulions réaliser et qu'il a voulu savoir où, quoi, quand nous voulions tourner, nous avons commencé à nous méfier. Mais contrairement à nos craintes, il ne nous a pas mis de bâton dans les roues. »
Marta Barroso :
« Tous les jours, le même rituel : envoyer des courriels, téléphoner, envoyer des SMS. Matin, midi et soir. Et à chaque fois la même chose : pas de réponse au téléphone, la personne demandée n'est pas la responsable... Cela aurait été vraiment dommage de ne pas obtenir d'interview avec la société brésilienne Vale. Car dans notre reportage, il était question des changements que la multinationale a entraînés dans la région. Il fallait donc absolument que Vale accepte de parler et, si possible, nous autorise à visiter une mine de charbon. La tension montait de jour en jour, les nuits étaient sans sommeil... Jusqu'au dernier jour, où la réponse positive est arrivée. C'était moins une ! »