1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

En Somalie, les conséquences de la sécheresse de plus en plus dramatiques

11 juillet 2011

La Somalie est actuellement touchée par la plus grave sécheresse depuis 60 ans. Depuis le début de l’année plus de 130.000 personnes ont fui leur région d’origine dans l’espoir de survivre

Des femmes et des enfants font la queue lors d'une distribution de vivres dans un camp de secours à MogadiscioImage : dapd

2,5 millions de Somaliens,- soit un tiers de la population- sont gravement sous-alimentés. La situation est encore aggravée par des spéculateurs qui abusent de leur détresse pour s’enrichir rapidement. Les prix des denrées alimentaires ont atteint des records insensés.

Le camp de réfugiés dans la capitale somalienne est plein à craquer. Et pourtant des centaines de personnes, à bout de forces, continuent d’arriver chaque jour à Mogadiscio. Elles ont parcouru des dizaines et des dizaines de kilomètres pour fuir la sécheresse, la soif et la faim. Comme cet homme qui tient une petite fille dans ses bras:

"Il n’y a plus rien à manger. J’ai 5 enfants que je ne pouvais plus nourrir. Nous sommes du sud du pays. Là, c’est vraiment la famine. Tout le bétail est mort..."

En Somalie, plusieurs saisons de pluies n’ont pas eu lieu. Même si d’autres régions de la Corne de l'Afrique sont durement touchées par une extrême sécheresse, la situation en Somalie est d’autant plus critique que le pays est exsangue après plus de vingt années de combats et de guerre civile.

Poste des milices islamistes el ShebaabImage : AP

Les réserves de mil ou de mais sont épuisées depuis longtemps. Les quelques restes encore disponibles sont vendus à des prix exhorbitants par des spéculateurs, rapporte le coordinateur des Nations unies pour l’aide humanitaire en Somalie, Mark Bowden:

"Ce qui est critique à ce stade, c’est d’ aider les gens confrontés à une augmentation des prix de quelque 270%. Soit on doit baisser le prix des denrées alimentaires, soit on doit fournir assez de vivres pour qu’ils puissent nourrir leurs familles ..."

Mais les réserves de vivres du PAM, le Programme Alimentaire Mondial ont considérablement diminué elles aussi et seront épuisées en septembre.

Selon Mark Bowden il est surtout important de stopper les mouvements migratoires en Somalie:

"Le risque de mourir pour ceux qui décident de se mettre en chemin est encore bien plus élevé. Les enfants surtout, sont dans un état nutritionnel désastreux lorsqu’ils arrivent dans les camps au Kenya ou en Ethiopie."

Pour le moment, des centaines de Somaliens, exténués et complètement démunis, continuent d’arriver chaque jour dans les camps de secours. Souvent ils ont du payer 150 dollars par personne à des passeurs sans scrupules qui leur ont montré le chemin et s'enrichissent de leur misère.

Combien de Somaliens sont déjà morts de faim, personne ne saurait le dire dans cet Etat failli. Le sud du pays, le plus durement touché, est contrôlé par les milices radicales islamistes el Shebaab qui ont lancé à la communauté internationale et même aux non –musulmans, un appel à l’aide. Un signe qui montre à quel point la situation est dramatique.

Auteur: Antje Diekhans / Philippe Pognan
Edition: Marie-Ange Pioerron

Passer la section A la une

A la une

Passer la section Plus d'article de DW