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Un nouvel enlèvement de masse secoue le Nigeria

8 mars 2024

Au Nigeria, les forces de sécurité sont mobilisées pour retrouver plus de 200 élèves enlevés lors d'une attaque contre une école, à Kaduna dans le nord-ouest du pays.

Des parents de victimes d'enlévement debout à proximité de plusieurs chaussures
Les recherches se poursuivent pour retrouver les élèves de l'école de Kuriga enlevés lors de l'attaque de leur établissementImage : KOLA SULAIMON/AFP

L'enlèvement, survenu jeudi (7 mars) dans l'Etat de Kaduna, est le deuxième en une semaine. Ces attaques et enlèvements sont une illustration de plus de l'immense défi sécuritaire auquel sont confrontées les autorités.

Pour le moment, les recherches seraient toujours en cours pour tenter de retrouver les élèves de l'école de Kuriga. Le président nigérian, Bola Ahmed Tinubu, qui a fait de la lutte contre l'insécurité une priorité, a mobilisé les forces de sécurité pour traquer les ravisseurs.

"Tous reviendront à la maison"

 Selon certains témoins, de nombreux élèves ont réussi à s'enfuir au moment de l'attaque quand les assaillants ont tiré en l'air. Il y aurait eu toutefois au moins un mort.

Depuis jeudi, les autorités locales de l'Etat de Kaduna ont confirmé l'attaque et le kidnapping, mais il y a encore une incertitude au sujet du nombre exact d'élèves enlevés. Leur nombre varie entre 200 élèves et 280.

Le gouverneur de l'Etat de Kaduna, Uba Sani, a assuré que tout sera fait pour retrouver les élèves.

"Sous ma direction, aucun enfant ne sera laissé pour compte, tous reviendront à la maison, par la grâce de Dieu. Nous avons également rencontré les parents des enfants qui ont été kidnappés. Nous avons envoyé un message fort aux mères. Et nous leur avons clairement fait comprendre que l'une des responsabilités les plus importantes du gouvernement est de protéger la vie et les biens de nos citoyens", a-t-il affirmé

Les attaques de groupes armés sont réccurents au NigeriaImage : Kola Sulaimon/AFP/Getty Images

Pour le moment, on dispose de peu d'informations au sujet de l'identité des ravisseurs. Mais des bandes criminelles lourdement armées ciblent régulièrement des villages, des écoles, des églises... à des fins de demande de rançon. Il y a aussi les groupes djihadistes comme Boko Haram.

On se souvient par exemple de l'enlèvement des lycéennes de Chibok dans l'Etat de Borno, en avril 2014, par des combattants de Boko Haram. Plus de 200 filles avaient été enlevées à l'époque, selon la police nigériane.

L'affaire, qui avait suscité une grande indignation, a été à l'origine de la création du mouvement "Bring back our girls" (Ramenez nos filles).Certaines des filles ont été par la suite libérées, mais on est toujours sans nouvelles de beaucoup d'autres.

La protection des écoles, un impératif

Dès l'annonce de l'attaque de Kaduna et l'enlèvement des élèves, les réactions n'ont pas tardé. Amnesty International a appelé par exemple les autorités nigérianes à mieux protéger les écoles.

Pour beaucoup, la protection des écoles doit être une prioritéImage : Sunday Alamba/AP Photo/picture alliance

Isa Sanusi est responsable du bureau d'Amnesty Nigeria et il estime que l'Etat nigérian n'a pas tenu ses promesses sur ce point.

Selon lui : "ce qui s'est passé à Chibok et dans d'autres endroits aurait pu servir de leçon (...) aider le gouvernement à mettre en place une protection spéciale pour les écoles. Malheureusement, cela n'a pas été le cas. Il fut un temps où le gouvernement avait lancé un programme pour les écoles, ce qui signifie qu'un plan avait été mis en place pour protéger les écoles. Malheureusement, il semble que ce plan ne fonctionne pas ou n'a même pas été mis en œuvre et c'est pourquoi les écoles sont toujours visées".

Il attire aussi l'attention sur le fait que "les écoles ne sont pas clôturées, n'importe qui peut entrer et sortir à tout moment", selon Isa Sanusi. Ce qui s'est passé montre un manque d'engagement et un manque de dévouement à la protection des enfants et à la protection des droits des enfants à l'éducation."

L'enlèvement des élèves de Kaduna survient quelques jours après le kidnapping de plus de 100 femmes et enfants, la semaine dernière, dans un camp de déplacés dans l'Etat du Borno. Une attaque attribuée à de présumés djihadistes.