Ankara, Bruxelles et les réfugiés
6 octobre 2015La Frankfurter Allgemeine Zeitung estime que "l'Union européenne serait bien conseillée de ne pas soutenir la politique ratée du président turc vis-à-vis de la Syrie. Les faux calculs de Recep Tayyip Erdogan en Syrie ont entraîné des problèmes en Turquie, si bien que sa popularité est en baisse. C'est pourquoi Erdogan est venu à Bruxelles !", conclut le journal de Francfort.
Le quotidien Die Welt tire un bilan positif des entretiens de Bruxelles: "Face à la crise des réfugiés, l'Union européenne est enfin disposée à faire ce qu'elle a omis de faire depuis le début de la crise en Syrie en 2011: aider la Turquie qui accueille deux millions de réfugiés syriens sur son sol. Coopération et aide ne signifient pas que l'on doive pour autant ignorer le caractère de en plus autoritaire et islamiste de Recep Tayyip Erdogan", souligne par ailleurs le quotidien conservateur.
Le quotidien de Karlsruhe, Badische Neueste Nachtrichten, se montre plus critique vis à vis de l'Union européenne: " Il est significatif que l'on parle maintenant de surcharge face à l'afflux de réfugiés, juste quand les Européens sont confrontés directement au problème sur leur propre sol. Aucun politicien européen n'avait auparavant parlé de surcharge pour la Turquie, alors que ce pays a accueilli plus de deux millions de réfugiés au cours des deux dernières années. Et personne n'a alors invité le président Erdogan à un sommet de crise à Bruxelles! Les Turcs ont longtemps été laissés seuls face au problème de cette immigration, que ce soit sur le plan politique ou sur le plan financier. Et maintenant, on leur demande d'aider les Européens – mais ils ne doivent pas s'imaginer pour autant, qu'une telle aide augmenterait leurs chances d'être intégrés à l'Union européenne". Une attitude indigne de l'Europe, estime l'éditorialiste.
La crise des réfugiés, la crise de la chancelière ?
Pour la Stuttgarter Zeitung, " le fait que la cote de popularité de la chancelière conservatrice soit en baisse ne signifie pas cependant que les Allemands fassent davantage confiance à ses concurrents de gauche. Pour la CDU/CSU, l'Union conservatrice, Angela Merkel reste, pour le moment, irremplaçable. Toutefois sa popularité diminue. La confiance en ses compétences se fissure. Et si jamais la promesse d'Angela Merkel vis à vis du problème des réfugiés "Wir schaffen das", "Nous allons y arriver!" devait s'avérer n‘être qu'une formule vide, alors ce serait le début de son crépuscule !", estime le journal de Stuttgart.