Espoir prudent en RDC après la déclaration de Doha
21 juillet 2025
Après des mois d'intenses négociations, c'est à Doha, ce 19 juillet, que les délégués du gouvernement congolais et ceux des rebelles de l'AFC-M23, se sont finalement engagés à mener des négociations formelles en vue de parvenir à un accord de paix durable.
À Goma, dans l'Est de la RDC, l'annonce de la signature de cette déclaration de principes a été accueillie avec un mélange d'espoir et de scepticisme. Selon Philémon Ruzinge, défenseur des droits de l'homme , certaines déclarations qui ont suivi les engagements pris à Doha, ne sont pas rassurantes.
"Si on se met à suivre cet accord dans une analyse qui est très simple, l'accord de principes qui a été récemment signé à Doha est censée être une étape qui est tellement importante vers un accord de paix durable parce que la persistance des combats et les déclarations des figures du M23 dont Lawrence Kanyuka et Bertrand Bisimwa qui affirment que le texte ne contient aucune clause de retrait. Ça soulève des questions qui sont tellement importantes sur la portée réelle de cet accord et le rôle même du dialogue", declare Ruzinge.
Au sein de la population, la déclaration de principes alimente les discussions. Ils sont nombreux ceux qui disent ne pas connaître les détails du texte, mais espèrent qu'il mettra fin aux violences.
"Mes attentes par rapport à cet accord c'est juste la paix. Nous voulons la paix à Goma comme à Bukavu . Dans toute la partie est de la RDC nous voulons la paix", dit Albert, un habitant de Goma.
Poursuite des affrontements dans l'est
Pour sa part Stephane pense que "le président était dans l'obligation de signer ces accords avec les rebelles, pour que notre situation s'améliore. Parce que rien ne se règle sans le dialogue".
"Moi je pense que ça donne quand même de l'espoir parce que le gouvernement congolais n'a jamais voulu s'asseoir et parler directement aux M23. Mais aujourd'hui avec la signature de l'accord de principe, ça donne un peu d'espoir parce que ça montre clairement que le gouvernement a accepté un nombre de demandes et des conditions des rebelles", tranche Julien un autre habitant de Goma.
Alors que la déclaration de Doha évoque un cessez-le-feu immédiat, des affrontements violents se poursuivent dans le Sud-Kivu, notamment à Walungu, entre l'armée congolaise et les troupes de l'AFC/M23.
Le M23, qui s'est emparé de villes stratégiques lors d'une offensive éclair en janvier et février, avait insisté pour négocier son propre accord de cessez-le-feu avec Kinshasa, après que son allié rwandais a signé un accord de paix à Washington le mois dernier.
La suite de la déclaration de Doha reste incertaine : la prochaine étape, dans quelques jours, devra aboutir à un accord de paix incluant le désarmement, la démobilisation, la réintégration des combattants et le retour de l'État dans les zones occupées.