Mercredi, les députés allemands ont élu, pour la quatrième fois, Angela Merkel comme chancelière. Ce vote survient après plusieurs mois d’une profonde crise politique dans le pays.
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La chancelière allemande a prêté serment mercredi après son élection par le Bundestag, la chambre basse du Parlement. Mais pour ce quatrième mandat, Angela Merkel a dû se contenter d’une courte majorité de 364 suffrages.
Ce chiffre représente, certes, neuf voix de plus que la majorité requise mais surtout 35 de moins que les 399 élus conservateurs et sociaux-démocrates de sa coalition. Un score pas du tout surprenant, encore moins "catastrophique", note l’éditorialiste de la Süddeutsche Zeitung. "C’est plutôt un résultat tout à fait normal qui illustre également le scepticisme qu'il y a vis-à-vis de la coalition et de la personne de Merkel", ajoute le journal de Munich.
Qui sont les membres du gouvernement issu de l’accord de grande coalition conclu entre les conservateurs et les sociaux démocrates ? La CDU a dû céder quelques postes clés dans cette nouvelle équipe.
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Le nouveau chef de la diplomatie
Heiko Maas était depuis 2013 à la tête du ministère de la Justice. Agé de 51 ans, il profite de la disqualification mutuelle de Sigmar Gabriel, le chef de la diplomatie sortant, et Martin Schulz, président sortant du SPD, après une guerre d’ego entre ces deux poids lourds.
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Celui qui a pour mission d'équilibrer le budget
Olaf Scholz remplace à 59 ans le conservateur Wolfgang Schäuble au ministère des Finances. Considéré comme un social-démocrate très modéré, il devrait rester fidèle à la politique budgétaire rigoureuse impulsée par son prédécesseur pendant dix ans même s’il a promis de cesser de "dicter aux autres pays comment se développer".
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Hubertus Heil au Travail
L’ancien secrétaire général du SPD va occuper les fonctions de ministre du Travail et des Affaires Sociales. Il hérite, à 45 ans, d’un grand ministère dont le budget total est de plus de 100 milliards d’Euros.
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Jeune et de l'est de l'Allemagne
Le portefeuille de la Famille revient à Franziska Giffey, âgé de 39 ans. Elle est depuis 2015 la maire de Neukölln, un arrondissement de Berlin, la capitale allemande, dans lequel vivent beaucoup d’étrangers.
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Svenja Schulze à l'Environnement
Svenja Schulze fut ministre de l’Innovation et de la Recherche du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. La socio-démocrate de 50 ans va maintenant diriger le ministère de l’Environnement en remplacement de Barbara Hendricks.
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La Justice : un portefeuille clé pour le SPD
Katarina Barley a été choisie par les sociaux-démocrates pour succéder à Heiko Mass à la Justice. Agé de 50 ans, elle était jusqu’ici ministre de la Famille.
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Peter Altmaier, l'homme de toutes les situations
Peter Altmaier, 59 ans, sera en charge de l'Economie et l'Energie dans le nouveau gouvernement. Ce ministère représente un pilier important pour la ligne dure de la CDU après la perte du portefeuille des Finances au profit des sociaux-démocrates.
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Un proche de Merkel
Agé de 45 ans, Helge Braun fait partie des personnes en qui Angela Merkel fait confiance. Jusqu’ici, Helge Braun était ministre d’Etat auprès de la chancelière. Il va désormais occuper le poste de Chef de la Chancellerie.
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Ursula von der Leyen reste
Ursula von der Leyen de la CDU va conserver son portefeuille de la Défense. La conservatrice de 59 ans, qui a déjà été ministre de la Famille sous Merkel, est aussi pressentie pour être la prochaine secrétaire générale de l’OTAN. Pour cela, elle devra encore attendre deux ans.
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Julia Klöckner
Cette proche de la chancelière Angela Merkel hérite du ministère de l’Agriculture. Elle est originaire de Rhénanie-Palatinat, un Land très agricole connu aussi pour la culture des vignes.
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Jeune, critique, ambitieux
Jens Spahn, 37 ans, est connu pour être un grand détracteur d’Angela Merkel au sein de la CDU. Mais la chancelière, Angela Merkel a finalement décidé de le promouvoir au ministère de la Santé pour apaiser une partie de l’aile dure de sa formation politique.
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Anja Karlicze à l'Education
La nouvelle ministre allemande de l'Education s’appelle Anja Karliczek. Le choix porté sur la conservatrice de 46 ans pour diriger l’Education a créé la surprise. Anja Karlicze qui depuis 2017 dirige le groupe parlementaire de la CDU, ne s’est occupée jusqu’ici que de questions liées aux finances.
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La femme de la Culture et des Médias
Monika Grütters a été reconduite pour quatre ans à la tête du ministère de la Culture et des Médias. Les conservateurs tout comme les sociaux-démocrates entendent promouvoir la culture en Allemagne. Pour la concernée, la culture permet de "jeter un pont dans une société plurielle".
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Nouvelle patrie pour le chef de la CSU
C’est le président de la CSU, Horst Seehofer, qui va prendre les rênes du ministère de l’Intérieur. L’allié bavarois de la CDU prône un virage à droite sur les thématiques d’immigration et identitaires. Son ministère a été lié aux questions de "la Patrie".
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Andreas Scheuer est de retour aux Transports
Le portefeuille des Transports revient également à un allié du parti de la chancelière d’Angela Merkel. Agé de 43 ans, l’ancien secrétaire général de la CSU est la figure du rajeunissement du parti bavarois. Jusqu’en 2013, il était secrétaire d'État parlementaire au ministère des Transports.
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Gerd Müller garde son portefeuille
Jusqu’ici ministre de la Coopération et du Développement, Gerd Müller, 62 ans, a été reconduit au même poste pour les quatre ans à venir. Une de ses priorités majeures demeure la mise en place d’une politique de développement pour s’attaquer aux causes profondes de l’immigration.
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Chancelière de nouveau
Angela Merkel a dû attendre plus de cinq mois après les législatives de septembre dernier. Maintenant, il est certain qu'elle sera chancelière pour la quatrième fois. Si tout se passe comme prévu, elle devrait être investie le 14 mars prochain.
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Pour rappel, l’Allemagne était plongée dans une crise politique depuis les législatives de septembre dernier en raison des complications liées à la formation d'un gouvernement de coalition. Des complications au sortir desquelles la coalition sortante, bien que mal-aimée, a été reconduite à la suite d’importants compromis.
Même si Angela Merkel rempile pour la quatrième fois, pour le journal taz, Merkel IV constitue tout de même une rupture historique.
"La surface semble la même, mais tout est différent en dessous", explique le journal de Berlin. "Ce qu’on oublie souvent de dire, c’est que l’Allemagne fait partie des pays les plus riches et stables économiquement. C'est un pays avec un fort taux d’exportation et qui a su profiter de la crise financière du sud de l'Europe. Ce nouveau gouvernement donc est dans une position luxueuse, car il ne devra pas épargner mais pourra dépenser dix milliards d’Euros de plus chaque année", conclut la Tageszeitung.
Un conflit entre Russes et Occidentaux se profile à l'horizon
"Les explications les plus plausibles ne sauraient remplacer des preuves", font remarquer les Stuttgarter Nachrichten, à l’endroit de la Première ministre britannique, Theresa May, qui a jugé le Kremlin responsable de l’empoisonnent de l'ex-espion russe et de sa fille le 4 mars dernier.
"Que gagnerait le Kremlin à tuer un ennemi déjà désarmé ? Quelles raisons auraient les Britanniques d’envenimer leurs relations avec la Russie avec une fausse attaque ?" s’interroge la Bonner General Anzeiger. Et de répondre : "Aucune, si ce n’est le retour de l'irrationalité dans les relations entre les Occidentaux et les Russes".