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L'Etat islamique revendique l'attaque à la bombe en RDC

16 janvier 2023

L'armée congolaise accuse les Forces démocratiques alliées (ADF) affiliées depuis 2019 à l'État islamique d'être derrière l'attentat au Nord-Kivu.

La société civile interroge sur l'efficacité de l'opération conjointe entre les armées  congolaise et ougandaise dans cette zone
La société civile interroge sur l'efficacité de l'opération conjointe entre les armées  congolaise et ougandaise dans cette zoneImage : Alain Uaykani/Xinhua/picture alliance

 Le bilan des victimes de l'attaque perpétrée contre une église à Kasindi, au Nord-Kivu dans l’est de la RDC, a été revu à la hausse ce lundi. On compte actuellement 14 morts et plus de 70 blessés selon les autorités.

L'armée a vite conclu à une attaque terroriste des ADF quelques les heures après l'attaque. Pour le capitaine Antony Mualushay, porte-parole de l'armée dans la partie nord de la province du Nord-Kivu, c'est un acte de représailles aux offensives des armées congolaise et ougandaise contre les bastions des miliciens.

"Tout est clair il s'agit bel et bien d'un acte terroriste perpétué par les terroristes ADF/MTN qui ont subi des exactions, qui ont subi des pertes dans leurs rangs, sur plusieurs champs de bataille par les forces armées de la République démocratique du Congo", déclare le capitaine Mualushay.

Un Kényan suspecté d'être impliqué dans cette tuerie a été arrêté, quelque temps après l'explosion, dimanche, non loin du lieu du drame. Mais Jusqu'ici on a peu de détails sur les circonstances exactes de son arrestation.

''La population vit dans la peur''

La cité frontalière de Kasindi était la seule agglomération du territoire de Beni épargnée jusqu'ici des attaques du groupe ADF. Profil Kalengya est le vice-président de la société civile de Kasindi. Il raconte la peur de la population désormais.

"Pour le moment les gens sont en train de s'organiser pour enterrer les leurs. Le dernier bilan offiel parle de 76 blessés et 14 morts la plupart des femmes et des enfants, et la population vit dans la peur."

Une procédure judiciaire en cours

Les habitants continuent à fuir l'insécurité dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri, parailleurs sous l'état de siège.Image : Nicholas Kajoba/XinHua/dpa/picture alliance

Le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya tente de rassurer.

"Ici il faut dénoncer le caractère barbare qui n'ébranlera en rien notre détermination à continuer le travail pour ramener la sécurité dans cette partie du pays. A ce stade, en dehors de ce qui a été dit, nous n'avons pas encore d'éléments complémentaires à mettre sur la place publique, mais nous savons qu'il y a une procédure judiciaire en cours et nous assurerons le moment venu de communiquer sur les conclusions" , promet-il

Les liens entre ADF et EI

Dimanche soir, le groupe Etat islamique a revendiqué l'attaque. Pour Jean-Jacques Wondo, spécialistes des questions sécuritaires et militaires, l'Etat islamique cherche à poursuivre son expansion géographique dans la région à travers le groupe ADF.

‘'Toute une série de groupes islamistes qui évoluent dans cette zone ont créé un courant proche de l'état islamique et dans ce courant ont trouve des terroristes d'origine kenyane, tanzanienne, ougandaise et même d'origine congolaise, donc on est dans une sorte de mutualisation, peut-être, des forces entre ces groupes qui essayent un peu de gagner en influence dans la zone qui va jusqu'au Mozambique.'', explique le politologue à la DW.

Pour Reagan Miviri, analyste sur les conflits et chercheur du pilier Violence du Groupe d'étude sur le Congo (GEC), cette attaque à la bombe prouve que les ADF gardent encore une capacité de nuisance. Lui et d'autres s'interrogent sur l'efficacité de l'opération conjointe entre les armées  congolaise et ougandaise dans cette zone.