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Quelles sont les chances d'un retour à la paix en Ethiopie ?

Carole Assignon | Martina Schwikowski
5 novembre 2021

Neuf groupes rebelles s'unissent contre le gouvernement éthiopien, alors que des voix s'élèvent pour demander une résolution pacifique du conflit.

Image : Eduardo Soteras/AFP

En Ethiopie, neuf groupes rebelles, dont ceux de la région du Tigré, ont décidé de s'unir contre le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed. Ils ont annoncé ce vendreid (5.11) la création d'une alliance au moment où la guerre connaît une nouvelle escalade avec les menaces des combattants tigréens de marcher sur la capitale Addis Abeba. 

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Dans ce contexte ramener la paix en Ethiopie semble ne pas être une tâche simple, tant les deux camps restent sourds aux appels de la communauté internationale en faveur d'un cessez-le-feu et de négociations.

Donner une chance à des négociations

Pour le chercheur Murithi Mutiga de l'International Crisis Group à Nairobi, au Kenya, la situation actuelle en Ethiopie est sans doute la plus dangereuse que le pays ait connu depuis des décennies. "Le problème principal c'est que toutes les parties ont décidé de résoudre ce conflit militairement. Il semble que les Tigréens aient un vent favorable. Ils apparaissent déterminés à franchir le pas décisif qui pourrait mettre fin au siège du Tigré ou provoquer la chute du gouvernement Abiy", explique le chercheur.

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Selon Murithi Mutiga il est important que l'envoyé spécial américain, Jeffrey Feltman, mais aussi l'Union africaine et les voisins de l'Ethiopie obtiennent que toutes les parties donnent une chance aux pourparlers.

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Au sujet de l'ouverture d'éventuelles négociations, le chercheur norvégien Kjetil Tronvoll, qui travaille sur les questions de paix, est sceptique. Selon lui, le Front de libération du peuple du Tigré n'a aucun intérêt à prendre le pouvoir à Addis-Abeba par des moyens politiques. Il veut plutôt veut renverser le premier ministre Abiy Ahmed et conclure un accord de transition.

De l'espoir

Pour Bayisa Wak Woya, ancien employé de l'Onu en Ethiopie, cette guerre civile est délicate à résoudre car elle oppose deux camps aux positions très éloignées.

"Dans cette guerre civile, ce qui constitue des violations des droits de l'homme pour certains, représente le maintien de l'ordre public pour d'autres. Cela rend difficile pour les parties impliquées d'adopter une approche uniforme et de concevoir une sortie digne", explique Bayisa Wak Woya.

Cérémonie à Addis-Abeba en mémoire des victimes du conflit au Tigré.Image : EDUARDO SOTERAS/AFP

Selon lui, les pourparlers diplomatiques n'ont pas porté leurs fruits car la communauté internationale a commencé à condamner les deux parties. Mais il estime qu'il y a toujours un espoir que la région soit pacifiée.

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Le rôle des voisins

Les voisins de l'Ethiopie suivent bien sûr de près la situation dans le pays. Quel rôle jouent l'Erythrée, le Soudan ou encore l'Egypte dans cette crise ?

Cliquez sur l'image ci-dessus pour écouter la réponse du chercheur Roland Marchal. Il est spécialiste de la Corne de l'Afrique.

Cliquez pour écouter l'analyse de Roland Marchal

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