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Critique de la junte, Etienne Fakaba est en prison

27 mars 2024

Selon son avocat, son arrestation est liée à la publication d'un livre dans lequel l'économiste dénonce la gestion de la transition par les militaires au Mali.

Mali Bamako | Dr Etienne Fakaba Sissoko
Image : Boub's Sidibé

Etienne Fakaba Sissoko a été arrêté à son domicile par la Brigade d'intervention judiciaire ce lundi (25.03.2024) et placé d'abord en garde-à-vue. 

Selon son avocat, son interpellation est liée au livre qu'il a publié récemment et dans lequel est dénoncé notamment la "propagande" et "le mensonge" des autorités maliennes de transition. 

"Propagande, Agitation, Harcélement, la commununication gouvernementale pendant la transition au Mali", c'est le titre de ce livre publié en décembre et dans lequel des Maliens s'expriment sur la transition.

Plusieurs citoyens ont été arrêtés pour leurs opinions et d'autres comme Oumar Mariko, sont en exilImage : Sadio Morel-Kanté

Ancien conseiller du président Ibrahim Boubacar Keita, Etienne Fakaba Sissoko avait aussi publié lundi un message sur les réseaux sociaux relatif à la période de transition qui, officiellement, devait prendre fin ce 26 mars 2024.

Ce mercredi, Etienne Fakaba Sissoko a été placé sous mandat de dépôt. Il est accusé selon ses proches d'"atteinte au crédit de l'Etat, injures, propos et nouvelles fausses mensongèrement attribuées à des tiers, faites de mauvaise foi de nature à troubler la paix publique."

Maitre Ibrahim Marouf Sacko est l’avocat d’Etienne Fakaba Sissoko. Joint par la DW, il revient sur l'interrogatoire de son client.

"C'est une agression contre la liberté d'opinion", (Maitre Ibrahim Marouf Sacko)

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Les libertés menacées

Etienne Fakaba Sissoko avait déjà passé six mois en prison en 2022, après avoir commenté l'impact des sanctions économiques de la Cédéao contre le  Mali.
Les expressions d'opposition sont devenues difficiles sous la junte militaire, les mesures répressives ne se comptent plus.

Ce mardi (26.03.2024), les autorités ont interdit les activités d'une rare coalition d'opposants récemment créée, invoquant des menaces de troubles à l'ordre public.

La coalition "Synergie d'action pour le Mali" formée de membres de 30 partis et formations d'opposition, dont des partisans de l'influent imam Mahmoud Dicko, s'est montrée très critique à l'égard de la junte. Elle estimait que "les attentes du peuple sont loin d'être satisfaites". Elle a donc été interdite.