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Exit Trump : offensive des démocrates contre le président

11 janvier 2021

25e amendement, procédure d'impeachment : après la débâcle du Capitole, les démocrates veulent rappeler que Donald Trump n'est pas au-dessus de la loi.

Nancy Pelosi vient d'être réelue de justesse à la tête des démocrates à la chambre des réprésentants
Nancy Pelosi vient d'être réelue de justesse à la tête des démocrates à la chambre des réprésentantsImage : Bill O'Leary/REUTERS

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"Nous sommes ici en territoire inconnu", disait ce matin une correspondante de la chaine ABC dans l'émission matinale, pour expliquer aux téléspectateurs la séquence inédite qui se joue actuellement.

Il reste neuf jours avant l'investiture de Joe Biden, ce sera le 20 janvier. Mais depuis l'assaut sur le Capitole, chaque jour qui passe avec Donald Trump à la Maison Blanche est une menace pour les Etats-Unis, ne cesse de répéter Nancy Pelosi.

"Le président est dérangé, déséquilibré et dangereux", a assuré la présidente démocrate de la Chambre des représentants dimanche soir dans l'émission politique phare 60 minutes, dans laquelle elle a fait visiter son bureau vandalisé par les manifestants pro-Trump. 
Des manifestants encouragés par les tweets et le discours du milliardaire, raison pour laquelle les démocrates veulent destituer le milliardaire.



Mais comment faire partir Donald Trump avant l'heure ? Nancy Pelosi voudrait que le vice-président Mike Pence fasse usage du 25e amendement qui permettrait de destituer Donald Trump pour inaptitude à exercer ses fonctions.

Un pro-Trump après avoir forcé le bureau de Nancy PelosiImage : Saul Loeb/AFP/Getty Images


Scénario improbable


Mais ce scénario parait dans l'immédiat peu probable, même si Mike Pence et Donald Trump ne se sont plus adressé la parole depuis l'épisode du Capitole. 

La deuxième étape est la procédure d'impeachment. 


"On doit graver dans le marbre que cette profanation du Capitole a été instiguée par le président", a-t-elle écrit dans une lettre aux démocrates du Congrès.

L'article d'impeachment qui pourraît être voté d'ici mercredi par la chambre Chambre des représentants a été présenté ce matin. Il accuse Donald Trump d'incitation à l'insurrection, ce qui est considéré des crimes et délits graves.

Si le vote passe, la procédure part ensuite au Sénat, qui se transforme alors en une sorte de tribunal.


Et là, l'horloge tourne. Le Sénat est en vacances et ne revient que le 19 janvier, la veille de l'investiture de Joe Biden. Mais surtout pour qu'une destitution voit votée, il faut que les 2/3 du Sénat reconnaissent la culpabilité du président. 
Une mission quasi impossible, puisqu’actuellement seuls cinq sénateurs républicains sont susceptibles de suivre les démocrates, là où il en faudrait 17. 


Parmi eux, Pat Toomey, qui estime que Donald Trump a "sombré dans un niveau de folie et a commis des actes impensables et impardonnables". Reste que l'élu de Pennsylvanie quitte la politique en 2022 et n'a donc plus rien à perdre. 


Quant à savoir qui d'autre pourrait suivre, un coup d'œil sur les sondages donne peu d'espoir aux démocrates. Le 7 janvier, une enquête d'opinionmontrait que quasiment sept électeurs républicains sur dix ne jugeaient pas l'attaque contre le Capitole comme une menace pour la démocratie américaine. 

Un autre sondage du 9 janvier montrait que quasiment huit républicains sur dix ne veulent pas d'un départ anticipé de Donald Trump.


Pari politique risqué

Aprés les victoires démocrates en Géorgie, le Sénat est passé dans les mains des démocrates Image : J. Scott Applewhite/REUTERS


Pour les démocrates aussi, une procédure d'impeachment reste un possible piège politique.
Un Sénat occupé par Donald Trump alors que Joe Biden a déjà pris les rênes du pays semble contreproductif pour la nouvelle administration qui aura besoin de la disponibilité des sénateurs pour rapidement approuver les nouvelles nominations. 


Les républicains pourraient aussi s'en servir pour accuser Joe Biden de continuer à alimenter les divisions et de ne pas tenir sa promesse de "réconcilier les Américains"


Alors avec tous ces éléments, il reste la question centrale : pourquoi lancer une telle offensive à quelques jours du transfert de pouvoir ? 
Pour les partisans d'un impeachment - ce serait le deuxième pour Donald Trump après l'affaire de l'Ukraine – il s'agit de montrer que nul n'est au-dessus de la loi. Le lancement d'une procédure d'impeachment serait donc un symbole fort pour la démocratie. 
Enfin, le milliardaire pourrait se voir interdit de se représenter en 2024.

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