Les exportations de céréales et d'engrais sur le fil
15 mars 2023Paraphée en juillet 2022, l'"Initiative des céréales en mer Noire" a déjà été reconduite une fois en novembre dernier. Selon les dispositions de l'accord, le renouvellement du mandat doit se faire automatiquement tous les 120 jours ... sauf si l'une des parties - à savoir la Russie, l'Ukraine, la Turquie ou l'Onu - notifie aux autres son intention de mettre fin à l'initiative ou de la modifier.
Un double accord
C'est ce qui s'est passé cette fois. En divisant la durée du renouvellement par deux, la Russie veut en fait attirer l'attention sur un autre accord signé, également en juillet 2022, avec l'Onu.
L'Initiative sur les céréales est en effet liée à la promesse des Nations unies de faciliter les exportations russes, en particulier les exportations d'engrais. Or, dans les faits, ces exportations sont bloquées à cause des sanctions occidentales qui pèsent sur Moscou.
Attentes de la Russie
Pourtant, que ce soient les engrais ou les denrées alimentaires russes, ces produits sont en principe exemptés de sanctions. Sauf que comme celles-ci frappent par exemple les paiements bancaires ou la logistique des transports, cela complique les transactions.
Si l'Onu a tenté de sauver les meubles en assurant que l'accord sur les céréales continuerait en l'état, la Russie, elle, a indiqué que sa position future serait déterminée par des progrès tangibles dans la normalisation de ses exportations. Des conditions critiquées par Kiev qui y voit une remise en question de l'entente initiale.
Des produits vitaux
Pour rappel, l'Initiative des céréales a permis de distribuer environ 23 millions de tonnes de céréales sur les marchés mondiaux et d'apaiser la flambée des prix depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. En revanche, seule une toute petite partie des 260.000 tonnes d'engrais russes stockés dans des ports européens a pu être débloquée.
Mardi (14.03.2023), le porte-parole de l'Onu, Stéphane Dujarric, a rappelé que céréales ukrainiennes et engrais russes étaient tous deux essentiels pour la sécurité alimentaire mondiale, en particulier dans les pays en voie de développement.