Il y a deux ans, le FACT lançait son offensive au Tchad
11 avril 2023Alors que les Tchadiens se rendaient aux urnes pour élire un nouveau président ce 11 avril 2021, des informations faisant état d'incursion d'une rébellion dénommée le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT) ont commencé à circuler.
Estimés à un peu plus de 1 500 hommes à l'époque, les éléments du FACT ont continué leur progression jusqu'aux portes du Kanem, à environ 400 kilomètres de la capitale N'Djamena. C'est là que des combats d'une rare violence ont entraîné, le 20 avril, la mort du président Idriss Deby Itno, parti au front, selon l'armée nationale.
Les revendications du FACT
Pour Max Kemkoye, le président de l'Union pour la démocratie et le progrès, un parti opposé à la transition, les revendications du FACT sont légitimes : "Le leader Mahamat Ali Mahadi est revenu plusieurs fois sur les problèmes de la lutte contre les injustices, l'arbitraire dominant qui constitue la caractéristique de ce système mis en place depuis plus de 30 ans. Et surtout le blocus de toute possibilité d'alternance démocratique au Tchad. C'est un peu ça, les principales revendications du FACT".
Deux ans après, le FACT continue d'exiger une transition civile et la tenue d'un dialogue sous les auspices de la communauté internationale.
Un mouvement qui reste puissant
Si les exigences du FACT sont jugées inacceptables par les autorités tchadiennes de transition, le politologue Evariste Ngarlem Toldé, estime que le gouvernement tchadien ne devrait pas minimiser les revendications des rebelles.
"Le FACT dispose des moyens matériels, humains et financiers pour continuer son combat. Le FACT garde toujours sa capacité de nuisance et reste le principal mouvement armé avec quelques milliers d'hommes et un armement sophistiqué. Le FACT dispose aussi des soutiens extérieurs non négligeables", poursuit le politologue. "Ce qui fait que sa capacité de nuisance reste telle qu'elle et donc il ne faut pas minimiser encore longtemps ce mouvement qui s'est reconstitué".
Si le gouvernement tchadien refuse de communiquer sur le sujet, il faut néanmoins souligner que mercredi dernier, 380 membres du FACT, qui étaient emprisonnés à vie, ont été graciés par Mahamat Idriss Déby Itno, l'homme fort du pays.
Le mystère reste entier
En attendant, la mort d'Idriss Déby Itno reste toujours un mystère. Si l'armée continue d'accuser le FACT d'être responsable de la mort du maréchal du Tchad, les rebelles du FACT disent ignorer les circonstances exactes dans lesquelles l'ancien président a été tué. Par ailleurs, aucune enquête internationale, telle que réclamée par l'Union Africaine, n'a été ouverte à ce sujet jusqu'à ce jour.