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Faillite à Wall Street

Konstanze von Kotze16 septembre 2008

A la Une des quotidiens allemands aujourd'hui: la faillite de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers et la crise des marchés financiers

Image : Bilderbox

„Faillite à Wall Street“, „lundi noir pour les banques“, „Wall Street en ruines“... tels sont les Unes des quotidiens allemands après le dépôt de bilan, hier, de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers. „Wall Street n'avait pas connu de tremblement de cette ampleur depuis le vendredi noir de 1929“, écrit die Welt. Après avoir pataugé dans l'insolvabilité, Lehman Brothers va couler exactement comme la banque Bear Stearns en mars dernier. Seule Merrill Lynch a réussi à se faire racheter par Bank of America. Ainsi, note le quotidien, ce sont au total trois des cinq banques les plus puissantes de la plus grande économie du monde qui disparaissent en l'espace de seulement six mois. Le fait que le gouvernement américain ait refusé de venir en aide à Lehman Brothers constitue sans aucun doute un signe fort pour les marchés financiers, affirme die Welt : après s'être eux-mêmes mis dans le pétrin, ils savent désormais qu'ils ne peuvent plus compter sur un soutien illimité de l'Etat.

Quartier général de la banque d'affaires Lehman Brothers, New YorkImage : AP


Pour la Süddeutsche Zeitung, le cas de ces grandes banques d'affaires montre jusqu'où l'avidité peut mener : sur le chemin vertigineux de la réussite comme sur celui de la faillite. Sans Wall Street, les Etats-Unis ne seraient certes jamais devenus la grande puissance économique que l'on connait, note le journal. Mais depuis l'éclatement de la bulle du marché immobilier américain début 2007, une crise sans précédent se développe. Cela explique aussi pourquoi l'économie du pays ne fonctionne plus normalement. Les Etats-Unis sont en passe de vivre une récession comme ils ne l'avaient plus connue depuis longtemps, prédit le journal. Et c'est l'économie mondiale toute entière qui souffre avec eux. Il est temps, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung, de remettre en question ce qui stimule les marchés financiers et leurs acteurs.

Wall Street ou le symbole de la puissance économique américaineImage : AP


Die Tageszeitung note avec ironie que la faillite de Lehman Brothers touche enfin personnellement les "supermen de la globalisation", les chefs d'orchestre des marchés financiers. Il existe donc encore un peu de justice dans ce bas monde : la croissance inquiétante des marchés financiers, une croissance qui va de pair avec le pouvoir grandissant de cette branche, ne peut pas se poursuivre simplement détachée des autres réalités.

Mais mieux vaut ne pas trop se réjouir, écrit le journal, car on aurait tort de penser que les conséquences de cette faillite et de celles qui vont suivre vont se limiter aux seules résidences secondaires des banquiers d'affaires ou à leur cinquième voiture. Ces faillites vont assécher les marchés financiers et ralentir l'activité de nombreux secteurs de l'économie mondiale. Cela va donc aussi se répercuter sur le marché de l'emploi et sur les investissements. Autrement dit, au final, tout le monde va payer les pots cassés