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FARDC et Casques bleus combattent les groupes armés en Ituri

10 juillet 2024

Si la mission miliaire de l'Onu a officiellement pris fin le 30 juin dans la province du Sud-Kivu, elle reste présente au Nord-Kivu et en Ituri.

Casques bleus de l'ONU | Soldats bangladais de la Mission des Nations Unies en RD Congo (Photo d'illustration)
Un récent rapport des experts de l'ONU affirme que des membres du service de renseignements d'Ouganda ont apporté un soutien actif au M23 (Photo d'illustration) Image : AFP via Getty Images

La première phase de retrait de la Monusco ne concerne pas l’ensemble des troupes déployées sur le territoire congolais, souligne le professeur Bob Kabamba, qui enseigne les sciences politiques à l’Université de Liège en Belgique.

Les soldats de l’Onu ont quitté certaines zones jugées comme étant sécurisées pour concentrer leurs efforts sur l’Ituri et le Nord-Kivu, où l’armée ne parvient pas à entraver l’avancée du M23.

Pour Bob Kabamba, "on peut parler de l’activation de manière beaucoup plus affirmée d’une tentative pour mettre fin à l’activisme de certains groupes armés. Il ne faut pas oublier que, selon le tout récent rapport des Nations unies, il y a plus de 300 personnes qui sont décédées dans la province de l’Ituri suite à l’activisme des groupes armés".

"Ce nombre de morts a été comptabilisé depuis le début de l’année 2024. La Monusco reste dans son mandat et elle appuie les FARDC dans ce sens-là", déplore l’enseignant.

Jusqu'à fin 2023, les autorités rwandaises démentait publiquement avoir déployé leur armée aux côtés des rebelles du M23 (Photo d'illustration) Image : Alain Uaykani/Xinhua/IMAGO

Le désengagement de la Monusco est un processus concerté entre le gouvernement et les Nations unies qui doit s’étaler par étapes d’ici décembre 2024. Ce processus s’est accéléré, pour des raisons politiques, durant la période électorale. Mais le politologue Christian Moleka estime que la situation devrait s’apaiser.

"On savait également que ce discours étant construit dans un contexte électoral, lorsque les élections seraient passées, on pourrait vivre une sorte de désescalade au niveau du discours de retrait de la Monusco, en tenant compte du contexte à la fois politique mais également sécuritaire", précise Christian Moleka à la DW.

Et bien évidemment poursuit-il, "le fait que la violence reprenne aujourd’hui au Sud-Kivu, c’était prévisible que le désengagement prenne un léger retard et que le calendrier soit revu".

La société civile réagit au calendrier de retrait

Marrion Ngavho Kambale est président de la société civile "Forces vives" de la ville de Goma. Il s’inquiète de l’avancée des rebelles du M23, mais estime que toutes les forces en présence, y compris la Monusco, doivent aider à protéger la population.

M. Kambale rappelle que "la ville de Goma est aujourd’hui encerclée. A Saké par exemple, où il y a la présence des militaires de la Sadec, des instructeurs blancs et de la Monusco, on a bloqué l’avancée des M23. A Kibumba, nous avons les FARDC. Nous sommes certes encerclés, mais nous avons une résilience".

"Le fait que la violence reprenne aujourd’hui au Sud-Kivu, c’était prévisible que le désengagement prenne un léger retard" (Christian Moleka)

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Nous pensons insiste-il, "que la Monusco et le gouvernement congolais devraient voir tout ça au clair, car ils sont responsables de la paix et de la sécurité".

Même son de cloche en Ituri

A quelques kilomètres de Goma, la population de l’Ituri souhaite que les opérations conjointes menées par les FARDCet le contingent militaire de la Monusco se poursuivent, confie Dieudonné Lossadhekana à la DW :

"La paix c’est tout le monde qui en a besoin. On ne peut pas toujours continuer à observer des miliciens en train de tuer la population pendant que l'Etat est en mesure d’arrêter cela. Nous pensons que même à un jour du départ, s’il y a des opérations que la Monusco peut mener, elle est la bienvenue."

Les opérations militaires entre les FARDC et la Monusco sont en cours depuis le 29 juin dans la province de l’Ituri.

La presse congolaise précise que les autorités coutumières locales encouragent l'option militaire face à l’activisme des milices. Elles estiment que l'approche de dialogue communautaire a montré ses limites.