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Rentrer ... ou pas en Centrafrique

Killian Ngala | Carole Assignon
17 avril 2024

Ils seraient environ 300.000 Centrafricains à avoir trouvé refuge au Cameroun voisin pour fuir les violences entre 2003 et 2013. Désormais, la question d'un retour se pose.

Un réfugié centrafricain fait un signe d'adieu depuis un bus
Rester ou rentrer ? Un choix difficile à faire pour les réfugiés du camp de Gado-Badzere au CamerounImage : Etienne Mainimo/dpa/picture alliance

Un bus soulève de la poussière alors qu'il s'éloigne du camp de réfugiés de Gado-Badzere, dans l'est du Cameroun. Il se dirige vers la République centrafricaine (RCA), située à seulement 30 kilomètres de là. A l'intérieur du bus, se trouve un groupe de près de 300 réfugiés qui ont choisi de retourner dans leur pays d'origine.

Abdel Aziz, lycéen, fait partie des rapatriés volontaires. Lui et sa mère ont fui les combats en RCA il y a cinq ans. Le père d'Aziz serait mort. Malgré l'instabilité qui persiste en Centrafrique, Aziz, qui n'a que 16 ans, est déterminé à rentrer chez lui. Il souhaite poursuivre ses études et faire partie de la solution à la crise qui frappe son pays : 

Si certains déplacés sont disposés à rentrer volontairement en RCA, pour d'autres, la décision est plus difficile à prendre.Image : Etienne Mainimo/dpa/picture alliance

"Maintenant, j'aspire à devenir officier de police judiciaire pour aider à lutter contre les crimes dans la société, comme la guerre en République centrafricaine", dit le jeune homme. 

Une peur tenace

Mais pour l'heure, beaucoup ont encore trop peur de rentrer. Yolanda, dont le nom a été modifié pour des raisons de sécurité, et sa fille ne retourneront pas en RCA : "Les rebelles de la Séléka ont attaqué ma maison. Ils m'ont violée et ils ont violé ma fille de 14 ans. Puisque que j'étais chrétienne avant de me convertir à l'islam, je suis devenu une cible de la Séléka ainsi que des anti-balaka. Les deux camps me voient comme un danger pour eux."

Des organisations de défense des droits de l'Homme comme Amnesty International et Human Rights Watch ont documenté de nombreux cas de viols systématiques perpétrés par la Séléka, des rebelles à majorité musulmane, par les anti-balaka, une milice chrétienne, et par d'autres groupes armés.

Le dilemne des réfugiés centrafricains au Cameroun

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S'engager pour sensibiliser 

La fille de Yolanda assure également que le retour sera difficile pour elle car elle n'a plus de famille en Centrafrique. Si la jeune fille de 14 ans étudie assidûment, c'est qu'elle envisage un avenir où elle pourra faire la différence en aidant les jeunes filles qui, comme elle, ont été victimes des dures réalités de la guerre.

"Je veux devenir conseillère municipale pour aider les jeunes filles traumatisées par la guerre. Je remercie Dieu de nous avoir protégés pour sortir vivants de cette guerre. C'est pourquoi je veux devenir conseillère municipale, pour sensibiliser les enfants à certaines choses."

En raison de la situation sécuritaire toujours instable en Centrafrique, une personne sur cinq est déplacée dans le pays.

 

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