RDC : la question des FDLR dans les discussions de paix
21 octobre 2025
À Washington, les délégations congolaise et rwandaise se retrouvent ces 21 et 22 octobre pour une nouvelle session du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité. Ces deux jours de discussions vont tenter de relancer un accord de paix entre Kinshasa et Kigali, après des mois de méfiance et d'escalade militaire dans l'est de la RDC.
L'objectif est de relancer l'accord de paix, signé en juin dernier, sous médiation américaine. Mais une question centrale, difficile, reste celle des FDLR, la rébellion à majorité hutu, opposée au pouvoir de Kigali.
Loin de Washington, Goma peine à croire en la diplomatie
À Goma, la méfiance grandit face aux initiatives diplomatiques censées ramener la paix dans l'est de la RDC. Sarah Asifiwe, une habitante, dit ne pas savoir "à qui faire confiance. Nous sommes quand même contents de voir que le processus de Washington évolue. Mais le plus important, pour nous, la population, c'est de voir la fin des hostilités. Mais personnellement, je n'ai pas confiance à 100 % dans le processus de Washington. Bref, nous sommes fatigués de cette guerre. Nous attendons de voir la paix."
La réunion intervient alors que l'armée congolaise appelle les rebelles rwandais des FDLR à déposer les armes. Mais sur le terrain, aucune reddition n'a encore été enregistrée. Car la question des FDLR demeure la plus importante et la plus délicate.
L'enjeu de la neutralisation des FDLR
Mais les rebelles opposés au pouvoir rwandais ont fait savoir qu'ils n'accepteraient de rendre les armes que si le Rwanda retire ses troupes de l'est de la RDC et accepte d'engager un dialogue, comme le rappelle cet analyste qui préfère conserver l'anonymat.
Selon lui "l'accord de principe ou l'accord global de Washington et de Doha demandent la neutralisation des FDLR en RDC. Cette neutralisation signifie se rendre auprès de la Monusco. Et nous avons vu que les FDLR ont fait une communication qui montre qu'ils sont prêts à se rendre, mais ils demandent aussi une chose qui est très importante : établir un dialogue entre Rwandais. Mais tu ne peux pas faire un dialogue avec une personne qui a encore les armes. Pour le Rwanda, les FDLR sont des épines dans leurs bottes. Alors, avec cet accord, nous allons voir si les FDLR vont rentrer chez eux."
Dans ce contexte diplomatique, les Congolais attendent avant tout des actes concrets, alors que les violences se poursuivent.
Ce lundi (20.10) de violents combats ont été signalés à Nyabiondo, dans la province du Nord-Kivu, entre les milices wazalendo et les rebelles de l'AFC-M23. Une nouvelle violation du cessez-le-feu, mis en place par l'Accord de Washington.