C'est l'un des rendez-vous incontournables du cinéma africain en Europe.

La 22e édition du Festival du film africain de Cologne se poursuit jusqu'au 28 septembre, au Filmforum du Musée Ludwig.

Des films, des discussions

Dix jours de cinéma, de débats et de rencontres à Cologne pour découvrir la richesse du cinéma africain et de sa diaspora... Nous entrons dans les coulisses du festival du film africain de Cologne avec le "Taxi Bamako”, destiné aux invités. 

Depuis plus de vingt ans, ce festival veut donner une voix aux cinéastes du continent.  

Sebastian Fischer en est le directeur. Cette année, le thème retenu est "Des voix pour le changement". "Nous voulions montrer, à travers les films, tous les types de changements qui ont lieu sur le continent, explique Sebastian Fischer. Comme montrer la motivation des jeunes qui veulent un changement politique et souhaitent participer à ces changements, sans que tout le monde décide à leur place." 

Le documentaire Mikuba, de RDC

C'est dans cette optique que le public découvre des films inédits et parfois percutants, comme le documentaire Mikuba de Petna Ndaliko Katondolo, sur l'extraction du cobalt de Kolwezi, en République démocratique du Congo. 

Marie Bahana et  Luzolo Kiangebeni, la mère et la fille, sont originaires de la RDC et elles sont des adeptes de ce festival.

"J'aime beaucoup la partie ancestrale du travail minier, à savoir comment l'Occident exploite les minéraux, déclare Luzolo Kiangebeni. Mais ils oublient que nous avons une histoire et que nous savions déjà que notre sol recelait de ces minéraux. Nous n'étions donc pas stupides et savions comment les utiliser, de la manière la plus respectueuse de l'environnement, contrairement à aujourd'hui. J'aime donc beaucoup ce film et j'apprécie qu'il mette cela en avant. J'aimerais que davantage de gens connaissent cette histoire."  

Marie Bahana trouve le film "émouvant", même si "c'est un peu triste de voir comment les gens souffrent pour creuser ça."

Sans oublier le buffet

Entre émotion, curiosité et engagement, le festival est aussi une fête, rythmée par des rencontres, des échanges autour d'un buffet, composé de spécialités africaines, qui ravivent des souvenirs.

"Moi j'ai pris du poulet avec du riz... ça ce sont les mikatins, ça ce sont des plantains et beaucoup de piment, sourit , Michel, un festivalier. C'est ce que je mangeais quand j'étais petit, ma mère m'a toujours fait ça." 

Ce festival familial, accessible à tous, fait le bonheur d'un public qui, comme, Tania, l'attend chaque année avec impatience : "Ah oui, j'adore, c'est une chance parce que sinon, jamais ces films ne passeraient au cinéma, ici."

Dans l'attente du palmarès

Cette année encore, le jury devra trancher parmi des films aux sujets et univers très différents. La concurrence est rude, confirme Sebastian Fischer :

"D'après les réactions du public, par exemple, je pense que Mothers of Chibok, du réalisateur nigérian Joel Kachi Benson, a de bonnes chances, car c'était un film très fréquenté, dans le style documentaire, et tous ceux à qui j'en ai parlé l'ont adoré et se sont sentis vraiment inspirés. Je pense également que le long métrage sur Frantz Fanon a fait salle comble, à tel point que nous ne pouvions plus faire entrer personne, car il y avait des gens debout, à l'extérieur. Je pense donc que ce sont les deux films qui ont le plus plu au public et ont au moins de bonnes chances de gagner."

Les résultats officiels sont attendus ce samedi [26.09.25], en soirée, au sein du Filmforum du musée Ludwig. L'Afrika Film Festival de Cologne continue d'être une passerelle entre l'Afrique et l'Europe, et une célébration du talent africain, jusqu'au 28 septembre.