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Feu vert pour une force africaine au Mali

Philippe Pognan, Georges Ibrahim Tounkara21 décembre 2012

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l'unanimité un projet de résolution qui ouvre la voie au déploiement d'une force militaire dans le nord du Mali, en vue d'en chasser les groupes islamistes armés.

Quartier général des Nations unies à New YorkImage : picture-alliance/dpa

Le mandat, prévu pour une période initiale d'un an, autorise une force d'intervention africaine à prendre "toutes les mesures nécessaires", en conformité avec les lois internationales, afin de reprendre le contrôle du Nord malien. Le projet de résolution était présenté par la France. « En votant à l'unanimité la résolution 2085, le Conseil de sécurité a répondu aux demandes qui avaient été présentées de manière claire et forte par le Mali, par la CEDEAO et par l'Union Africaine », a déclaré l'ambassadeur de France auprès des Nations unies, Gérard Araud, à l'issue du vote.

Gerard Araud, l'ambassadeur de France à l'ONUImage : AP

Une résolution saluée par le Mali

Tieman Coulibaly, le ministre malien des Affaires étrangères a été l'un des premiers à saluer cette résolution qu'il a qualifié d'« historique ».

« Le Mali se félicite de l'adoption de cette résolution qui traduit l'engagement de la communauté internationale à ses côtés dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée qui menacent dangereusement la stabilité de la région ainsi que la paix et la sécurité internationale. »

Le ministre malien a souligné que cette force internationale sous conduite africaine pourra assister les forces armées et de sécurité malienne à restaurer la souveraineté de l'Etat et l'intégrité territoriale, notamment dans les régions de Gao, Tombouctou, et Kidal, contrôlées par des extrémistes d'AQMI.

Tiéman Hubert Coulibaly à g. avec son homologue allemand à Bamako(01.11.12)Image : picture-alliance/dpa

Espoir de dialogue

Le texte autorise une force d'intervention africaine à prendre « toutes les mesures nécessaires », en conformité avec les lois internationales, afin de prendre le contrôle du Nord malien. « Notre texte n'est pas une déclaration de guerre. Notre texte n'est pas le choix de l'option militaire », a précisé l'ambassadeur français. « C'est au contraire l'expression de notre espoir qu'un dialogue politique entre les autorités de Bamako et les groupes armés du Nord du pays qui se dissocient du terrorisme, mènent à un accord politique qui permette la tenue d'élections dans l'ensemble du pays et le retour pacifique de l'armée malienne dans ses garnisons. »

La mise en place de cette force prendra du temps

La résolution autorise aussi l'Union européenne et d'autres pays membres de l'Onu à participer au renforcement des forces de sécurité maliennes. Karl Flittner l'ancien ambassadeur d'Allemagne au Mali estime que « le travail essentiel, de combat, sera à faire par l'armée malienne elle-même et il est prévu que des conseillers étrangers - africains mais aussi européens - formeront les soldats maliens ou les perfectionneront dans le combat et amélioreront aussi l'équipement de l'armée malienne. Tout cela va prendre du temps…»

Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-MoonImage : picture alliance/ZUMAPRESS.com

En effet la force africaine, qui prendra le nom de MISMA, ne sera sans doute pas opérationnelle dans le nord du Mali avant septembre 2013. Elle devrait compter jusqu'à 3.300 hommes venant principalement du Nigeria, du Niger et du Burkina Faso. Quant aux modalités de financement de cette force, le texte adopté par le Conseil de Sécurité ne les précise pas. Mais le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon s'est prononcé pour des contributions volontaires d'Etats membres plutôt que pour un financement onusien, ce que regrette l'Union africaine.

Ci-dessous, l'analyse de Gilles Yabi de l'ICG

Mali-Reaktionen - MP3-Stereo

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