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Fidèle de Merkel, Armin Laschet élu président de la CDU

Christoph Strack | Avec agences
16 janvier 2021

Le parti conservateur allemand CDU a choisi ce samedi un candidat dans la lignée d'Angela Merkel pour présider le parti.

Armin Laschet lors du congrès de la CDU 2021
"Je veux que nous réussissions ensemble, que l'Union soit portée à la chancellerie en septembre", a déclaré Armin Laschet après le voteImage : Hannibal Hanschke/REUTERS

Il pourrait être le prochain candidat conservateur au poste de chancelier : Armin Laschet, 59 ans, actuel ministre-président du Land de Rhénanie du-Nord-Westphalie (NRW), a été élu président de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) ce samedi 16 janvier. Pandémie de coronavirus oblige, c'est lors d'un congrès virtuel que les 1.001 délégués du parti conservateur allemand l'ont désigné. 

Considéré comme un conservateur modéré, il s'impose face aux deux autres candidats Friedrich Merz et Norbert Röttgen. Armin Laschet l'a emporté au deuxième tour, avec 521 voix, soit un peu plus de 52% des suffrages, devant Friedrich Merz (466 voix). Les conservateurs choisissent donc la continuité avec Angela Merkel.

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Favorable à l'immigration

Armin Laschet, ancien journaliste, a toujours été proche des idées de la chancelière. En 2015, alors que des milliers de réfugiés arrivent en Allemagne et que certains critiquent ouvertement la politique d'accueil défendue par Angela Merkel, il décide de la soutenir. La diversité ethnique n'est pas "une menace, mais un défi et une chance", déclarait-il d'ailleurs déjà en 2009.

Quelques années avant, de 2005 à 2010, il avait aussi été ministre régional dans sa région, notamment pour les questions d'intégration, prônant une politique d'ouverture. On le surnommait alors, "Armin le Turc" au sein de son parti, en référence aux contacts et liens tissés avec la communauté turque en Allemagne, la plus importante communauté d'origine étrangère du pays. 

Friedrich Merz était le candidat le plus à droite du parti conservateurImage : Odd Andersen/AFP/Getty Images

Européen convaincu

Armin Laschet est aussi un fervent défenseur de l'Union européenne. Il a d'ailleurs été député européen de 1999 à 2005. Tout récemment, alors que le débat enflait sur une commande commune de vaccins contre la Covid-19 de l'Union européenne, plutôt que des commandes individuelles des Etats, Armin Laschet avait répété son soutien à cette méthode. "Une concurrence de vaccination entre les différents Etats membres de l'UE avec des surenchères mutuelles sur les marchés aurait eu des conséquences négatives pour l'Allemagne et les autres Etats", disait-t-il. 

"Modération et compromis"

Ces dernières semaines, pendant la campagne pour la tête de son parti, le nouveau président de la CDU a répété à maintes reprises vouloir poursuive le cap centriste d'Angela Merkel. "Une rupture avec elle serait le mauvais signal", estime-t-il.  Il insiste sur la cohésion sociale, la paix sociale et l'économie sociale de marché. 

Dès l'annonce de sa candidature, il avait lié celle-ci à celle de son colistier Jens Spahn, actuel ministre de la santé. Une "équipe" louée encore par Angela Merkel à demi-mot avant le vote. Armin Laschet et Jens Spahn avaient récemment présenté un programme en dix points. Ils y réaffirment la "démarcation claire vers la droite" et le large positionnement de la CDU en tant que parti populaire avec une aile ouvrière plutôt à gauche et une aile économique tendanciellement conservatrice. Un positionnement au centre qui pourrait permettre une éventuelle coalition avec les Verts pour diriger le pays, si Armin Laschet est candidat en septembre prochain...

Mais c'est une des questions centrales encore en suspens. Alors que la chancelière Angela Merkel ne se représentera pas lors des prochaines élections, Armin Laschet sera-t-il le candidat des conservateurs ? La tradition veut que le président de la CDU soit le candidat des conservateurs. Mais il est arrivé aussi que le parti CDU laisse la place de candidat aux alliés CSU de Bavière. Et cela pourrait être le cas cette année. 

Markus Söder, au premier plan, s'est souvent affiché avec Angela Merkel lors des points-presse consacrés à la crise du coronavirusImage : Hayoung Jeon/Getty Images

Markus Söder, ministre-président de Bavière, est très présent politiquement et médiatiquement depuis des mois en Allemagne. La crise du coronavirus l'a propulsé sur le devant la scène. Sa région fut la première touchée et il a été le premier à prendre des décisions radicales, comme la fermeture des écoles. Ses prises de position ont souvent pesé les derniers mois pendant la crise, lui donnant l'image d'un dirigeant réfléchi, capable de gérer les difficultés. Ce ne fut pas le cas pour Armin Laschet, qui a multiplié les impairs. Il avait par exemple rejeté, au début de l'épidémie, des mesures strictes, avant d'imposer un premier confinement local en catastrophe. 

Ecouter aussi → Les conservateurs allemands préparent l'après-Merkel 

De nombreuses voix appellent aujourd'hui Markus Söder à se présenter pour succéder à Angela Merkel. Mais lui laisse planer le doute. "Ce n'est pas la préoccupation première des gens en Allemagne de savoir qui sera candidat", répétait-il encore récemment. Il est néanmoins en tête des sondages pour la chancellerie, loin devant Armin Laschet. 

Et le président de Bavière n'est pas le seul obstacle à une éventuelle candidature du nouveau président de la CDU. Le nom de son propre colistier Jens Spahn revient régulièrement dans la liste des candidats potentiels. Au point que ce dernier a dû démentir avant le vote de samedi à la CDU... La course à la succession d'Angela Merkel d'ici le 26 septembre prochain est encore longue.