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Agir pour la scolarisation des jeunes filles enceintes

15 novembre 2021

A la veille du troisième sommet des filles africaines, Human Rights Watch lance un appel aux dirigeants africains.

Une femme enceinte lors d'une consultation médicale au Kenya
La Covid-19 a provoqué une hausse des grossesses chez les très jeunes femmes en Afrique subsaharienne (image d'illustration)Image : Monicah Mwangi/Reuters

"Il faut agir et donner priorité aux actions contre la discrimination envers les élèves enceintes et pour éviter la multiplication des cas de grossesses précoces !" L'appel est lancé par Human Rights Watch à la veille d'un sommet qui s'ouvre mardi 16 novembre, pour trois jours, au Niger. 

Le Centre international des conférences Mahatma Gandhi de Niamey accueille le 3e "Sommet des filles africaines". Un sommet initié par l’Union africaine qui a lieu tous les trois ans.

Cette édition 2021 a lieu dans un contexte de dégradation des droits des filles et des adolescentes avec la crise sanitaire. Des milliers se sont retrouvées mariées de force, enceintes ou privées d'école depuis le début de la pandémie. 

Le Covid-19 fait bondir les grossesses non désirées en Ouganda

03:22

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Faire appliquer les textes de lois

À la veille du sommet, la directrice de plaidoyer au sein de la division Afrique chez Human Rights Watch, Carine Kaneza Nantulya, insiste donc sur la mise en place et le respect des lois garantissant le droit à l'éducation des jeunes filles.

"Nous avons une application asymétrique par rapport aux politiques et aux lois à l'égard du droit à l'éducation de centaines de milliers de filles et de jeunes femmes", explique-t-elle. "C'est à dire que, même là où il y a des lois et des politiques encadrant l'éducation des filles qui existent, les protections pour la poursuite de la scolarité et de leurs études, ainsi que l'application et la surveillance de cette mise en œuvre varient considérablement à travers le continent."

Carine Kaneza Nantulya cite tout de même en exemple le Gabon et la Côte d'Ivoire, qui font partie des pays qui garantissent le droit de poursuivre la scolarité des jeunes filles pendant la grossesse et après l'accouchement.

"Mais d'un autre côté, nous avons d'autres pays, comme la Tanzanie, qui ont des politiques qui expulsent les filles enceintes et les mères adolescentes de l'école", déplore-t-elle. 

Après les fermetures au plus fort de la pandémie de Covid-19, des milliers de filles ne sont jamais retournées à l'écoleImage : Mussa Uwitonze /UIG/imago images

Mettre en place des règles au niveau de l'UA

Human Rights Watch demande donc à l'Union africaine d'élaborer un modèle de politique régionale. Cela poserait, selon l'organisation, un cadre légal, qui obligerait les pays à le respecter.

"Nous nous appuyons sur des précédents, comme au sein de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), qui a élaboré deux lois qui servent de modèle à cet égard, l'une sur la du mariage des enfants et l'autre relative aux VIH. Elles ont stimulé un dialogue politique", explique la directrice de plaidoyer. 

Human Rights Watch va même plus loin. "Les gouvernements africains devraient adopter des programmes scolaires nationaux obligatoires sur la santé et les droits sexuels et reproductifs, les comportements sexuels responsables, l’établissement de relations saines, la prévention des grossesses et des mariages précoces, la prévention des infections sexuellement transmissibles, l’égalité entre les sexes, et la prévention de l’exploitation sexuelle et des violences sexistes, qui passe aussi par la sensibilisation", écrit l'organisation dans un communiqué.

"Nous gardons espoir dans la mesure où ce troisième sommet démontre une certaine volonté politique de continuer la discussion et de continuer la réflexion au niveau du leadership africain", conclut Carine Kaneza Nantulya.