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Fin de l'Euro 2004 et le SPD qui se fait doubler sur sa gauche

Sandrine Blanchard5 juillet 2004

Deux sujets, ce matin, intéressent les journaux allemands : le football, avec la victoire de la Grèce à l’Euro 2004, et la politique, avec l’annonce de la création d’un nouveau parti, à la gauche du SPD.

Carton rouge pour les sociaux-démocrates: les syndicats en colère prennent les devants
Carton rouge pour les sociaux-démocrates: les syndicats en colère prennent les devantsImage : AP

Le Kölner Stadtanzeiger consacre un cahier spécial au ballon rond et à ce qu’il appelle la « sensation » grecque.

« Des dribles, du drame, de la technique et des trucs... un suspense de haut niveau ; tous les jours, c’était une gourmandise de plus », s’enflamme la Nordseezeitung de Bremerhaven. Et le journal de remercier le Portugal, qui a réussi à organiser « une fête esthétique et athlétique. »

La Rheinische Post ne fait pas non plus dans la sobriété. Elle voit dans la réussite du championnat, la preuve qu’en faisant montre d’envie, la jeunesse peut encore apporter un nouveau souffle dans la morosité ambiante.

Un nouveau souffle qui permet de passer à l’autre thème du jour : la fondation annoncée d’un nouveau groupe politique, à la gauche des sociaux-démocrates. Son nom : « Alternative de vote, travail et justice sociale »- je vous l’épargne en allemand... Une association qui compte se présenter aux élections législatives de 2008. Avec à sa tête, notamment, des responsables syndicaux.

La Süddeutsche Zeitung ne voit pas de grandes chances de percer pour cette association. Elle estime en effet que ses leaders, trop peu charismatiques, n’arriveront pas à proposer de réelle alternative. Et encore moins à être des partenaires crédibles pour les syndicats.

À Francfort, la FAZ se gausse des difficultés du SPD. Les sociaux-démocrates parlent d’un déficit en communication, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ils feraient mieux de reconnaître leurs erreurs et d’appeler les choses par leur nom. Quant à la nouvelle formation, la FAZ estime qu’elle ne représente que les intérêts des seules personnes à regretter l’État social à l’ancienne : ceux qui en profitaient abusivement.

La Frankfurter Runschau quant à elle, souligne la faiblesse du SPD. Le parti, autrefois ouvrier et unitaire, n’est plus qu’un ensemble de courants rivaux. Les accrochages entre le SPD et les syndicats ne sont pas nouveaux, rappelle la Frankfurter Rundschau. Mais une opposition telle, si. À tel point, estime le journal, que la position des syndicats est claire, désormais : si Schröder et compagnie démantèlent l’État social en suivant les plans des conservateurs, peu importe de voler des voix à l’un pour les donner aux autres. Le quotidien écrit que la seule solution pour le chancelier, c’est désormais de poursuivre sa politique en l’état. Soit il arrive à persuader le monde de la justesse de ses décisions, soit il entrera dans l’histoire comme le « Gorbatchev du SPD » : il aura réformé le pays, mais fait couler son parti.