Fin du dialogue national sur le système politique au Sénégal
5 juin 2025
Au Sénégal, le dialogue national sur le système politique sénégalais a pris fin ce mercredi à Dakar, avec des désaccords, entre autres, sur le statut de l'opposition et de son chef de file. Mais le dialogue a aussi donné lieu à des consensus sur plusieurs points, tels que l'interdiction du cumul de fonctions de chef de l'Etat et de chef de parti, l'interdiction du cumul de fonction des membres du gouvernement avec celles des territoires, la compilation dans un même corpus juridique de tous les textes portant création, fonctionnement et financement des partis politiques et la rationalisation des partis politiques.
Ce dernier point a particulièrement retenu l'attention du journaliste et analyste politique Ibrahima Bakhoum lors de son interview avec la DW.
Ibrahima Bakhoum : C'est bien que nous en arrivions là, mais la question à se poser est de savoir selon quel procédé on peut arriver à réguler le nombre des partis ? Quels sont les critères ? Au moins, aux yeux de la loi c'est très clair. Un parti doit avoir une adresse physique, une comptabilité claire, éviter qu'il y ait des financement venant d'ailleurs avec quelque intentions derrière. Le débat n'est pas nouveau.
Si le pouvoir est entre les mains des gens qui s'y connaissent en matière de fiscalité, qui se sont préparés en conséquence, et que vous êtes un acteur qui gêne dans la communication politique, le gouvernement décide à partir de ce consensus, le transforme en projet de loi, le soumet à l'assemblée nationale où le Pastef est majoritaire. Une fois que cette loi passe, je ne sais pas comment vous pouvez avoir demain, la possibilité de dire que vous êtes un acteur politique, un parti, et que vous voulez vous présenter.
Dans tous les cas, vous vous présenterez mais pas sous cette bannière d'un parti qui aura été dissout. Il y en a qui ne pourront peut-être pas le faire. Il y en a qui vont pouvoir le faire. Ceux qui existent déjà ont encore le temps de se mettre aux normes, mais désormais qui voudra créer devra se conformer aux lois. Moi je préfère cette formule-là.
DW : Selon vous, faut-il beaucoup ou peu de partis politique dans une démocratie ?
Ibrahima Bakhoum : Laissez-les, s'il y a autant de partis. Personnellement, je ne vois pas pourquoi on dirait aux gens qu'ils n'ont pas le droit de participer. Ils n'ont jamais participé à rien du tout. Ils n'ont jamais gêné personne. On les laisse, c'est tout.