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climatAllemagne

L'Allemagne tourne la page du nucléaire

Marco Wolter | Avec agences
15 avril 2023

Les trois derniers réacteurs encore en activité ont été éteints ce 15 avril. C’est la fin de plus de 20 ans de sortie progressive de l’énergie atomique.

La cheminée du réacteur nucléaire Isar 2 dans le sud de l'Allemagne
La France craint que l'Allemagne ne puise davantage dans les énergies fossiles pour compenser la sortie du nucléaireImage : W. Willner/blickwinkel/picture alliance

"Nous nous sommes finalement mis d'accord pour mettre fin à l'utilisation de l'énergie nucléaire de manière ordonnée et économiquement raisonnable", déclarait l’ancien chancelier allemand, Gerhard Schröder, avant que le Parlement ne vote, en 2002, la nouvelle loi sur le nucléaire. Elle limite alors la durée de vie des réacteurs et ne prévoit aucune nouvelle construction de centrale. 

Cette décision historique sera accélérée par un événement mondial : la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon, provoquée par un tsunami en mars 2011.

Peu de temps après, la chancelière Angela Merkel, docteure en physique et pourtant réputée pour être en faveur de l’énergie nucléaire, s’adresse aux députés. Selon elle, "à Fukushima, nous avons dû prendre acte du fait que même dans un pays de haute technologie comme le Japon, les risques liés à l'énergie nucléaire ne peuvent pas être maîtrisés de manière sûre. Celui qui en prend conscience doit en tirer les conséquences nécessaires."

Une vue aérienne de la centrale Fukushima endommagée en 2011. La catastrophe a fait changer Angela Merkel de cap.Image : Digital Globe/abaca/picture alliance

Guerre en Ukraine 

Le rendez-vous est pris, toutes les centrales devaient fermer d’ici fin 2022. Mais c’était sans compter sur la guerre en Ukraine, la dépendance de l’Allemagne au gaz russe, la flambée des prix de l’électricité et la peur d’une pénurie d’approvisionnement en énergie.  

Après Gerhard Schröder et Angela Merkel, le chancelier Olaf Scholz passera lui aussi par là, mais cette fois pour prolonger de quelques mois la vie des trois dernières centrales, qui seront donc définitivement débranchés ce samedi : l’une au nord (Emsland), l’une au sud (Isar 2) et la troisième à l’ouest (Neckarwestheim). 

Ces trois sites représentaient l’an dernier encore 6% de l’énergie produite dans le pays. Aujourd’hui, Berlin se veut rassurant et promet que la sécurité énergétique est assurée. 

En Allemagne, la mobilisation de la population est forte contre les mines et centrales à charbon Image : Roberto Pfeil/dpa/picture alliance

Divisions en Europe 

Le prochain cap, déjà voté, est la fermeture de toutes les centrales à charbon d’ici 2038. Certains craignent toutefois qu’en attendant, le charbon polluant et émetteur de gaz à effet de serre vienne compenser la fin du nucléaire.  

La question du nucléaire est d’ailleurs un grand sujet de discorde en Europe.

Pour la France et une série d’autres pays européens, l’énergie atomique est un moyen de lutter contre le réchauffement climatique et doit permettre d’atteindre les objectifs européens en matière d’énergies renouvelables. 

Alors que Berlin veut miser sur l'éolien et le solaire pour couvrir à l'avenir la grande majorité des besoins en électricité du pays. 

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