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Fin officielle du mandat de l'OTAN en Libye

31 octobre 2011

Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire-général de l'OTAN en visite à Tripoli. Prévue au départ pour "protéger la population civile", la mission des occidentaux a rapidement pris des airs de chasse à Mouammar Kadhafi.

Un camp de munitions pro-kadhafiste délaissé près de SyrteImage : dapd

Le bilan de la mission de l'OTAN est mitigé, car l’intervention de l’OTAN semble avoir poursuivi un double-objectif. Officiellement, vous l’avez rappelé, la mission, telle que définie par le mandat voté par l’ONU à la mi-mars, consistait à protéger les civils libyens de la violence, à un moment où l'Etat libyen ne le faisait pas, ce qui était pourtant son devoir.

Anders Fogh RasmussenImage : dapd

Or, dans les faits, les raids aériens de l’OTAN ont été menés essentiellement contre des cibles kadhafistes. Ce qui équivaut à un soutien implicite du CNT, issu de la rébellion. Et la fin des opérations militaires coïncide, à onze jours près, avec la mort de Mouammar Kadhafi. Le secrétaire-général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen a d’ailleurs déclaré au jour de la prise de Syrte, dernier bastion de l’ancien dirigeant libyen, que « le boulot militaire était terminé ».

Peut-on parler d’ingérence ?

Les juristes ont des avis divergents. Pour certains, oui, cette intervention occidentale peut poser problème, car l’Alliance atlantique, comme coalition étrangère, a finalement pris part dans une guerre civile libyenne. C’est, entre autres arguments, ce qui avait conduit l’Allemagne à ne pas s’associer à la mission emmenée au début par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne. Or, comme mentionné plus haut, le mandat a été délivré pour répondre à une défaillance de l'Etat libyen.

Un quartier de SyrteImage : DW

Une Libye loin d'être pacifiée

La guerre a beau être officiellement terminée, la prudence est de mise. Tout d’abord parce que, avec "plus de 20 000 morts" depuis le début du conflit, selon le CNT, le nombre de victimes civiles est important, même si l’OTAN se félicite du peu de « dommages collatéraux », en comparaison à d’autres interventions. On se souvient que Ban Ki Moon, le secrétaire-général de l’ONU, avait fait part de ses inquiétudes dès le mois d’août à ce sujet. Et enfin, non, tout ne va pas bien en Libye, car le pays est loin d’être pacifié, et la reconstruction physique, politique, économique et sociale, après plus de quarante ans de dictature et huit mois de combats féroces, promet d’être longue et difficile.

Auteur: Sandrine Blanchard
Edition: Marie-Ange Pioerron

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