En France, le Premier ministre  Sébastien Lecornu a présenté sa démission à Emmanuel Macron quelques heures seulement après l'annonce de son équipe gouvernementale. 

Sébastien Lecornu n'aura passé que 27 jours à Matignon, un record de brièveté dans la Vè République.

Il a indiqué avoir pris sa décision en raison du manque de soutien de la part des députés.

Nouvelle mission de 48h confiée à Sébastien Lecornu

Depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024 par Emmanuel Macron, il n'y a pas de majorité stable au Parlement mais trois blocs qui s'affrontent. Ce soir, le président français a chargé son chef de gouvernement sortant de mener "d'ici mercredi soir d'ultimes négociations" pour stabiliser le pays. Emmanuel Macron lui a demandé de définir les contours d'une "plateforme d'action et de stabilité pour le pays". 

S'il y parvient, Sébastien Lecornu pourrait être renommé Premier ministre. Ou alors le président peut choisir une autre personne pour mettre en oeuvre les actions décidées.

Trois options pour Emmanuel Macron

Si la mission assignée à Sébastien Lecornu échoue, trois options se présentent au chef de l'Etat :

1. nommer un nouveau Premier ministre. La gauche revendique le poste de chef du gouvernement depuis la victoire aux législatives de 2024 du Nouveau Front Populaire (NFP). Aujourd'hui, le Parti socialiste (PS) a de nouveau signalé être prêt à assumer ces responsabilités. Emmanuel Macron s'est refusé jusqu'à présent de cohabiter avec la gauche, ce qu'il considère, selon Marine Tondelier, cheffe de file des écoligistes comme sa "dernière porte de sortie".
2. convoquer de nouvelles élections législatives anticipées. Marine Le Pen (Rassemblement national) qualifie cette éventualité d'"incontournable". Son parti d'extrême-droite espère en effet sortir vainqueur d'un tel scrutin en cas de nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale.
3. avancer la date de l'élection présidentielle prévue en 2027. Cela n'est possible qu'en cas de démission ou destitution du chef de l'Etat. La France insoumise (LFI) emmenée par Jean-Luc Mélanchon espère un départ d'Emmanuel Macron de l'Elysée. Cette position de la gauche radicale est rejointe, ce qui est plus surprenant, par la droite. "L'intérêt de la France commande qu'Emmanuel Macron programme sa démission", écrit ainsi sur X le vice-président du parti Les Républicains (LR), David Lisnard.

En réaction au départ de Sébastien Lecornu, le gouvernement allemand a estimé qu'une "France stable est une contribution importante pour l'Europe".