Nicolas Sarkozy condamné à 5 ans de prison ferme
25 septembre 2025
L'ancien président français, Nicolas Sarkozy, a été condamné aujourd'hui à cinq ans de prison ferme. Il est accusé d'avoir "laissé ses proches" démarcher la Libye, dirigée à l'époque par Mouammar Kadhafi, dans le but d'obtenir un financement illégal de sa campagne présidentielle de 2007.
Voici l'analyse de Patrick Mboyo Bakambo, docteur en droit, chercheur associé à l'Université Paris-Saclay et enseignant en droit public à l'université Grenoble Alpes, en France.
Patrick Mboyo Bakambo: Cela inspire le fait que lorsque l'État de droit est respecté, nul ne peut être au-dessus de la loi.
Que l'on soit Président de la République, que l'on soit autorité, dépositaire du pouvoir public ou simple citoyen, nous devons tous respecter les règles qui s'imposent au sein d'une société.
DW : Juste après sa condamnation, Nicolas Sarkozy, a déclaré que "la haine n'a décidément aucune limite" Il se dit innocent. Qu'est ce que vous en pensez ?
Patrick Mboyo Bakambo: Nicolas Sarkozy, dès le départ, a toujours nié les faits qui lui sont reprochés et il se considère encore comme victime. Parce que le fait de dire que le jugement qui a été prononcé aujourd'hui (25.09, ndlr) constitue une atteinte à l'Etat de droit est déplorable. Il parle d'une injustice insupportable et d'une gravité extrême pour l'Etat de droit. Il a fait preuve d'une mauvaise foi prégnante.
DW: Pensez-vous, comme certains, que la condamnation à de la prison ferme de Nicolas Sarkozy pourrait faire réfléchir certains dirigeants africains en fonction. Peuvent-îls aussi être rattrapés par leurs impairs?
Patrick Mboyo Bakambo: Ce qui est arrivé à Nicolas Sarkozy doit nous amener à réfléchir à la manière dont nous concevons la politique, la manière dont nous menons l'action politique.
Parce que des actions comme celles reprochées à Nicolas Sarkozy ne sont pas anodines. Et au niveau de l'Afrique, il faudrait que les dirigeants puissent se rendre à l'évidence que les actes posés pendant qu'ils sont au pouvoir peuvent les rattraper après. On ne va pas seulement les lire dans des livres d'histoire.
N'oubliez pas qu'on a déjà eu d'anciens chefs d'État africains condamnés par la justice: le tchadien Hissène Habré, le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz , le Congolais Joseph Kabila.
D'autres anciens chefs d'Etat pourront être également poursuivis. Mais que cela soit fait dans le cadre de la loi et de la justice et non pas dans le cadre d'une instrumentalisation politique.