La contestation ne faiblit pas en France, même après l'adoption de la réforme des retraites. La neuvième journée d'action a mobilisé entre un et trois millions et demi de manifestants à travers le pays, selon les sources. Des violences ont été signalées à Paris et dans plusieurs grandes villes du pays, en marge des cortèges majoritairement pacifiques. 

Les Français en colère

Transports perturbés, blocage de raffineries, ou encore des ordures qui s'accumulent dans les rues de la capitale... De nombreux Français expriment leur colère après le passage en force, la semaine dernière, de la réforme pour laquelle le gouvernement a engagé sa responsabilité avec l'article 49-3 et qui prévoit de faire passer l'âge de la retraite à 64 ans.

Vu d'Allemagne, le mouvement social en France impressionne. Les syndicats mènent actuellement eux aussi des grèves ponctuelles dans la fonction publique, mais la mobilisation n'est pas comparable aux voisins d'outre-Rhin. Elle ne l'avait pas été non plus lorsque le gouvernement a décidé en 2007 de repousser progressivement l'âge de départ à la retraite de 62 à 67 ans...

Alors, est-ce une différence de culture de la contestation de part et d'autre ? Eléments de réponse avec Arnaud Lechevalier. Il est enseignant à l'université Paris 1, chercheur au laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique, chercheur associé au Centre Marc Bloch de Berlin.

Grande journée d'action prévue en Allemagne

En Allemagne, le mouvement social est toutefois en train de se durcir. Une journée d'action nationale est prévue lundi (28.03.23) qui devrait affecter l'ensemble des transports, mais aussi d'autres secteurs publics.

Le même jour, les syndicats entament une nouvelle journée de négociation pour 2,5 millions de salariés du secteur public pour lesquels ils réclament des hausses de salaire de 10,5%.