Les 12 ans du pontificat de François, selon différents analystes, ont fait oublier les critiques selon lesquelles l'Eglise catholique était loin des fidèles. Très présent dans le dossier des migrants irréguliers ou dans celui des inégalités entre les riches et les pauvres, notamment, le pape argentin laisse un héritage que certains voudraient voir pérenniser par son successeur. 

L’abbé Jean Hakorimana, prêtre rwandais, professeur de sciences politiques à l'Université de Barcelone, estime que "ce qu'a fait le pape François, c'est de mettre au centre la réalité".

"Et il disait, la pastorale, ce n'est pas seulement d'appliquer des principes ; c'est accompagner la réalité du monde avec les moyens de l'évangile", poursuit le prêtre rwandais.

"L'héritage de François restera, quoi qu'il advienne"

Certains des papabiles ou les favoris à la papauté, sont décrits comme des progressistes, d'autres, comme des conservateurs. Mais le ressenti au Vatican, selon certains dans le clergé à l'heure du conclave, est que le projet du pape François a beaucoup de chance d'être poursuivi. 

Père Innocent Miku, prêtre tanzanien de la congrégation des Missionnaires du Précieux Sang qui vit en Italie explique :

"Il y a par exemple le synode qu'il a introduit. Cela doit continuer. Même avant cette semaine du conclave, les cardinaux ont eu des séminaires pour maintenir le synode. Ceci veut dire le projet qui consiste à approcher beaucoup plus les fidèles. Il y avait même le débat sur le rôle des femmes dans l'Eglise. Et c'est crucial pour celui qui viendra".

L'Eglise catholique dans son histoire a connu un grand nombre de papes européens ; ce qui ravive le débat au sein de ses fidèles d'avoir cette fois encore un pape issu d’un autre continent comme François. 

"Le gros du christianisme se jouait en Europe les siècles passés. Maintenant, le futur du catholicisme se joue en Amérique latine, en Afrique et en Asie. Et cela, tôt ou tard, doit se traduire aussi dans ces processus, le choix du pape, par exemple", indique l’Abbé Jean Hakorimana de l'Université de Barcelone. Il ajoute que l'Eglise est cette fois tournée vers toutes les régions.

Parmi les probables successeurs de François, figurent quelques noms de cardinaux africains, notamment le Congolais Fridolin Ambongo, le guinéen Robert Sarah, le ghanéen Peter Tuckson ou le Philippin Luis Antonio Tagle.