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Freedom House alerte sur la "répression transnationale"

22 août 2024

L'ONG attire l'attention sur le fait que les Etats autoritaires répriment de plus en plus leurs opposants en entravant leur liberté de mouvement à l'étranger.

Des passagers d'un vol à l'aéroport
La répression transfrontalière passe par au moins quatre types de restriction de la liberté de circulation de leurs citoyensImage : TT NYHETSBYRÅN/AFP/Getty Images

Le Rwanda, l'Egypte, le Belarus, l'Inde, le Nicaragua, ou encore l'Arabie saoudite… la liste des pays concernés par la question de la répression transnationale est longue.

Une répression qui passe notamment par la déchéance de nationalité, l'interdiction de voyage, la rétention de documents d'identité ou encore le refus de services consulaires. 

Au total, 55 Etats utiliseraient, selon Freedom House, au moins l'un de ces quatre types de restriction de la liberté de circulation de leurs citoyens.

Une répression aux multiples conséquences

Souvent informelles ou imposées de manière arbitraire, les restrictions à la liberté de circulation peuvent constituer une forme moins visible de contrôle autoritaire, selon l'organisation. Elles sont également souvent associées à d'autres formes de répression, comme la saisie d'actifs, la diffamation et les fausses accusations criminelles.

Le phénomène de "répression transnationale" est apparu au grand jour avec l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat de son pays à Istanbul en 2018Image : Agustin Herrera/AP/picture alliance

Pour son rapport, l'organisation a réalisé des entretiens avec des personnes affectées par cette situation.Ces dernières se retrouvent du jour au lendemain sans statut juridique, séparées de leur famille, dans l'impossibilité de poursuivre des études ou d'exercer une activité professionnelle. Une situation qui peut entraîner une détresse psychologique.

Un exilé rwandais interrogé a décrit par exemple l'inquiétude constante que quelque chose puisse arriver à sa famille au Rwanda.

Freedom House pointe aussi le fait qu'un certain nombre de pays autoritaires privent officiellement des personnes de leur citoyenneté pour les punir de leur activisme politique ou de leur dissidence, ceci en dépit du droit international qui interdit aux gouvernements de rendre les individus apatrides.

Cette pratique reste courante au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les autorités du Bahreïn, d'Egypte, du Koweït et des Emirats arabes unis ont, par exemple, révoqué la citoyenneté de centaines de dissidents politiques, de défenseurs des droits de l'Homme, de journalistes et d'autres personnes ces dernières années.

Dans un entretien avec la DW, Jessica White co-auteure du rapport, revient sur les points essentiels du document et explique notamment comment la répression transnationale a des effets sur le quotidien des personnes concernées.

"La répression transnationale a un impact dévastateur"

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Un signal à l'endroit des opposants

L'assassinat du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi, au consulat de son pays à Istanbul, en octobre 2018, a mis au-devant de la scène le phénomène de "répression transnationale". Celui-ci concerne aussi l'assassinat ou l'enlèvement d'opposants en exil.

Une pratique qui empêche les opposants qui ont choisi de quitter leur pays pour des raisons politiques d'exprimer leur désaccord et de participer à des activités en faveur de la démocratie. C'est aussi un signal aux éventuels détracteurs des pouvoirs autoritaires qu'ils risquent d'être confrontés à des conséquences similaires.

Pour éviter que les Etats démocratiques ne favorisent de telles pratiques, Freedom House les exhorte entre autres à améliorer leur politique en matière d'immigration et d'asile.