Freedom Togo fait sa rentrée politique
8 novembre 2024Créé en juillet dernier, Freedom Togo, mouvement de libération nationale, prévoit de faire sa rentrée politique ce 9 novembre. Ecoutez les explications du Franco-TogolaisKofi Yamgnane, ancien secrétaire d'État français à l'intégration sous François Mitterrand et ancien candidat à l'élection présidentielle togolaise. Il affirme que le pouvoir au Togo est "de plus en plus dictatorial". Kofi Yamgnane est interrogé par Eric Topona.
Kofi Yamgnane : Le régime est de plus en plus dictatorial, la presse est muselée. Nous avons vu aussi que nos frères togolais de l'opposition ont été battus, abattus, ridiculisés et nous avons pensé qu'il est temps que nous prenions, nous, la diaspora, la relève, le relais.
DW : Est-ce que la lutte que vous entendez mener ne sera pas handicapée par votre éloignement du Togo puisque vous résidez depuis de nombreuses années en France ?
Kofi Yamgnane: dans toutes les luttes de libération, il y a comme ça des hommes et des femmes qui sont à l'étranger, qui fabriquent la résistance depuis l'étranger. Hồ Chí Minh a fait ses études à Paris et c'est de Paris qu'il a lancé le mouvement de libération. Même Lénine était à Paris, De Gaulle était à Londres. Vous savez, les exemples de ces héros qui ont essayé et réussi à libérer leur peuple, c'est très important.
DW : Beaucoup de mouvements de ce genre ont été créés au Togo par des acteurs politiques ou ceux de la société civile et même par les Togolais de la diaspora. En fin de course, les résultats recherchés n'ont toujours pas été favorables. Qu'est-ce qui vous fait croire que cette fois-ci, ce sera la bonne ?
Kofi Yamgnane : Aujourd'hui, nous pensons que c'est la diaspora qui doit prendre ses responsabilités. Notre but final, notre objectif final, c'est provoquer non pas l'alternance politique, mais l'alternative. Et nous voulons rassembler toute la diaspora togolaiseà l'extérieur et ensuite rassembler le peuple togolais autour de notre intelligence collective pour mettre fin à tout séparatisme, à tout régionalisme, à tout tribalisme, tous ces défauts qui ont marqué la lutte au Togo.
DW : c'est un secret de polichinelle, les divisions au sein des formations politiques, de l'opposition ou des mouvements de la société civile ou encore des organisations des Togolais de la diaspora existent. Est-ce que vous avez réussi cette fois-ci à fédérer toutes les chapelles au-delà des divergences des uns et des autres ?
Kofi Yamgnane : Absolument. C'est ce que nous sommes en train de faire et nous voyons bien que ça va marcher. Ça marche pour notre rentrée politique de samedi 9 novembre. Nous voyons bien que tout le monde arrive parce que tout le monde a compris que c'est notre dernière chance de proposer et de réussir une alternative pour sauver ce pays.