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Front patriotique rwandais: un règne sans partage ?

4 décembre 2017

Le Front patriotique rwandais dirige le pays sans partage depuis son accession au pouvoir en 1994. Une gestion de plus de 20 ans loin de faire l’unanimité qui pose question sur le statut du parti.

Ruanda Wahl Symbolbild
Image : T.Karumba/AFP/GettyImages

'C'est le FPR qui choisit ceux qui doivent participer aux élections'(Ntaganda B) - MP3-Stereo

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Huit partis politiques se sont alignés sur le FPR pendant la dernière présidentielle – un scrutin remporté par le candidat du parti au pouvoir Paul Kagamé – le président sortant a raflé, sans surprise, près de 99% des voix.

Parmi les alliés du FPR, on peut citer le parti Libéral, PL et le Parti Social-Démocrate, PSD, tous les deux pourtant longtemps rangés dans le camp de l’opposition. En déclarant leur intention de soutenir Paul Kagamé, ils ont douché tous les espoirs d’opposition active au Rwanda, disent certains médias locaux et critiques.

Si le FPR a décidé de prendre les armes en octobre 1990 pour renverser le MRND, dirigé par feu président Habyarimana, c’était, explique-t-il, parce que cette formation politique devenait de plus en plus un parti-état.

 

Une opposition peu libre d'exprimer ses idées

Mais l’opposition estime que le FPR est entre temps tombé dans le même piège que celui du pouvoir déchu. "C’est le parti FPR qui choisit ceux qui doivent participer aux différentes élections, comme les présidentielles, mais on sait déjà que des personnalités politiques indépendantes comme la demoiselle Diane ont été écartées", explique Bernard Ntaganda, fondateur du Parti Socialiste Imberakuri.

La demoiselle Diane ou Diane Rwigara, dont la candidature à la présidentielle a été rejetée, officiellement, pour une question de procédure.

Odette Nyiramirimo, secrétaire générale du Parti libéral, estime, elle, que les critiques adressées au FPR ne sont pas justifiées. "Cela est vraiment, je dirais presque machiavélique. Je ne peux pas accepter que le candidat de Green party ait été mis en place par le FPR, ou l’autre candidat venu d’Europe, et pourquoi ?"  interroge Mme Nyiramirimo.

DW : Parce qu’on dit que le FPR n’aime pas être opposé

"D’abord, personne n’aimerait être opposé, mais quand il y a opposition, le FPR l’accepte", répond Odette Nyiramirimo. 

Image : AP


Le FPR, seul contre tous...

De son côté, le FPR balaie d’un revers de main l’idée selon laquelle il contrôle toute la vie politique du Rwanda. AbdulKarim Harelimana, l’un des cadres du parti au pouvoir, revient sur l’acte posé par les partis PL et PSD lors de la dernière présidentielle : "Le PL et le PSD sont indépendants; ils ont leur idéologie. L’opposition a tort de dire que le FPR leur dicte quoi faire car tout se fait à partir des prévisions constitutionnelles", conclut-il.

La Constitution rwandaise prévoit que le Parlement soit occupé à 50% par le parti au pouvoir – l'autre moitié est laissée aux partis alliés et aux partis de l’opposition agréée.