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Journée électorale ce samedi au Gabon

Carole Assignon | Gérauds Wilfried Obangome | Sidella Nymane
25 août 2023

Les Gabonais sont appelés aux urnes ce samedi (26.08.2023) pour élire leur président, députés et conseillers municipaux alors que le pays fait face à de nombreux défis.

Election au Gabon
Les Gabonais vont aux urnes dans un pays qui est confronté à de nombreux défisImage : Picture alliance / landov

La rédaction de la Deutsche Welle vous propose une émission spéciale en direct à 17h TU ce samedi 26.08 pour suivre la journée électorale au Gabon.

Outre le président Ali Bongo, qui se présente pour un troisième mandat, 13 autres candidats sont en lice pour le fauteuil présidentiel dont le "candidat consensuel" de l'opposition, le professeur Ondo Ossa. Parmi les autres candidats, Victoire Lasseni Duboze a été la première femme candidate à une élection présidentielle au Gabon, c'était en 2009. Elle reste la seule femme en course après le désistement de Paulette Missambo en faveur du candidat du consensus et brigue elle aussi le fauteuil présidentiel pour la deuxième fois.

Pierre-Claver Maganga Moussavou, le président du Parti social-démocrate (PSD), est candidat pour la cinquième fois. Il a travaillé avec Bongo père et Bongo fils.
Sont également en course, Gérard Ella Nguema, le président du Front patriotique gabonais, Jean Delors Biyogue, un ancien Coordonnateur du développement ONU Gabon, Jean Romain Fanguinoveny, un magnat des médias. 
Le Président du Forum pour la défense de la République, Joachim Mbatchi Pambou, Abel Mbombe Nzoundou,  Emmanuel Mvé Mba, Thierry Yvon Michel N’goma, Gervais Oniane.
Opposant au régime Bongo depuis 1990, le premier secrétaire du Mouvement d’émancipation sociale du peuple (MESP) Jean Victor Mouanga-Mbadinga, est le plus vieux candidat en lice.

"Je peux décliner mon identité mais pas Ali Bongo"(Albert Ondo Ossa)

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Ces élections ont lieu alors que le Gabon fait face à plusieurs défis, notamment économiques ainsi qu'en matière de pluralisme politique.

Un contexte politique complexe

En décidant de présenter pour ce scrutin un "candidat consensuel" en la personne de Albert Ondo Ossa, les principaux partis d'opposition au Gabon visent un objectif : l'alternance.

Un objectif compliqué. Le pays est dirigé depuis plus de cinquante ans par la famille Bongo et le Parti démocratique gabonais, le PDG.

Par ailleurs, l'opposition, qui peine le plus souvent à parler d'une même voix, a fait de la transhumance politique une spécialité, selon Bruno Ondo Mintsa, expert en coopération technique et gouvernance.

"Nous constatons qu'effectivement, non seulement l'appareil du PDG a du mal à se restaurer, à se renouveler, mais surtout qu'il y a un sérieux problème de transhumance, où l'on voit régulièrement les mêmes personnes partir du PDG pour l'opposition ou de l'opposition pour le PDG, pour une raison simple : au Gabon, comme partout ailleurs, il n'est pas possible de faire de la politique si on n'a pas de moyens, et les rares personnes qui disposent d'un peu de moyens, au Gabon, sont des gens qui ont trempé leurs mains dans les sphères du pouvoir", explique-t-il à la DW.

Depuis la France, Jean Ping a  apporte son soutien "sans réserve" au Pr Albert Ondo Ossa, candidat de la plateforme d’opposition Alternance 2023 au "scrutin controversé."

La déclaration de l’ancien challenger d’Ali Bongo en 2016 est intervienu via facebook à quelques heures de la clôture de la campagne électorale.

Des richesses qui ne profitent pas à tous

Le Gabon est l'un des pays les plus riches d'Afrique en PIB par habitant (8.820 dollars en 2022), grâce à son pétrole, son bois et son manganèse notamment.

Mais selon la Banque mondiale, 40% des Gabonais vivent sous le seuil de pauvreté.

Elle estime par ailleurs à près de 37% le taux de chômage des jeunes dans le pays. Un taux élevé que tente d'expliquer l'économiste Steve Mba Olla, en s'appuyant sur certaines mesures prises par le pouvoir durant la pandémie de Covid-19.

Selon lui : "Le gel des recrutements au niveau de l'administration, le blocage des salaires, tout cela a contribué à augmenter le taux de chômage, notamment des jeunes diplômés qui, au sortir des universités, ne trouvent pas d'emploi car il faut dire qu'au Gabon, l'Etat est quand-même l'employeur le plus important."

Ls richesses du pays ne profitent pas à tousImage : Massassa Bunny Claude/picture alliance/AP Photo

Une jeunesse qui veut se faire entendre

Malgré ce contexte difficile, la jeunesse gabonaise reste connectée, informée, grâce notamment aux médias sociaux et beaucoup veulent faire entendre leur voix, que ce soit pour soutenir ou critiquer le pouvoir en place.

"Il y a des réalisations qui ne peuvent être ignorées… Pourquoi est-ce qu'on doit voter pour le président Ali Bongo Ondimba ? Parce qu'il veut amener son travail encore plus loin en matière de santé, en matière d'infrastructures, en matière d'éducation", assure une de ses jeunes partisantes.

Pour un autre jeune plus critique : "Le mandat qu'il vient d'achever ce n'était vraiment pas ça vu son état de santé. Nous trouvons qu'il est mieux de mettre quelqu'un qui est sur pieds, pour prendre les choses en main."

Alors que l'opposition espère l'emporter face à Ali Bongo, dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux, Jean Ping, l'ancien challenger de ce dernier en 2016, a apporté son soutien à Albert Ondo Ossa, le candidat de la plateforme d'opposition Alternance 2023.

L'organisation internationale Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé pour sa part l'"interdiction" faite aux médias étrangers, par les autorités gabonaises de couvrir les élections présidentielle et législatives de ce samedi 25 août.