Au Mali, des inondations historiques à Gao
17 janvier 2025Au Mali, les eaux de pluie surprennent à Gao. Du jamais vu pour les populations de cette grande région du nord du pays depuis plus d'un demi siècle. Plusieurs milliers de personnes ont été ainsi contraints d'abandonner leurs localités d'origine en raison de cette montée des eaux du fleuve Niger.
Sur place, l'aide s'organise difficilement à cause notamment de la difficulté d'accès à certaines zones de la région presque coupé du monde.
La jeunesse se mobilise
Selon Zakaria Touré, président du conseil régional de la jeunesse de Gao, la crue du fleuve Niger a presque isolé certaines localités comme la commune rurale de Sonni Ali Ber qui jouxte la commune urbaine de Gao et qui constitue le poumon économique de la ville.
Celui-ci estime que les jeunes de la localité entreprennent des actions aux cotés des populations pour tenter de freiner la montée des eaux.
Zakaria Touré explique ainsi que les jeunes sont "mobilisés pour être sur le terrain pour apporter notre contribution en faisant des digues. Nous avons aussi en compagnie du génie militaire mené des actions dans la zone. Mais cela n'a malheureusement pas suffit dans certaines localités comme la commune rurale de Gounzoureye ou se trouve le pont stratégique de Wabaria. Cette zone a été carrément isolée par la crue. La montée des eaux a ainsi coupé la route de telle sorte que le plus grand marché à bétail de la région qui se trouve à Wabaria a été délocalisé. Cela a eu de lourdes conséquences sur ce marché qui est très important pour la région".
Des maisons écroulées
Ce sont les populations riveraines qui sont au bord du fleuve qui ont été le plus affectées par cette crue du fleuve. Il s'agit particulièrement des anciens quartiers, comme les quartiers 3 et 5 et ceux situés en périphérie de la ville. Des centaines d'habitations se sont ainsi effondrées faisant plusieurs centaines de sinistrés.
Abdel Karim Samba, habitant de la ville de Gao, raconte que "les zones de pâturage des animaux n'existent plus, ce qui accroît l'insécurité. Les maisons jadis habitables sont devenues aujourd'hui les lits du fleuve. La situation reste inquiétante. A l'heure ou je vous parle, aucune disposition n'a été prise pour faire face aux conséquences de la montée des eaux".
A la mi-août, durant la période pluvieuse, la ville de Gao, dans le nord du Mali, avait déjà été frappée par ce que certains qualifiaient de "pires inondations" que la cité des Askias ait jamais connues.