1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Gaspillage et copinage au ministère allemand de la Défense ?

13 décembre 2018

Outre la chasse à l'homme lancée pour retrouver l'auteur de l'attentat de Strasbourg, la presse allemande s'intéresse à "l'affaire des consultants" du ministère d'Ursula von der Leyen.

Deutschland Verteidigungsministerin von der Leyen
Image : picture-alliance/dpa/S. Gollnow

La Cour des Comptes a épinglé le ministère d'Ursula von der Leyen pour l'attribution de contrats à hauteur d'au moins 200 millions d'euros à des consultants externes en 2015 et 2016. Une commission d'enquête parlementaire doit faire la lumière sur cette affaire dans laquelle se mêlent soupçons de gaspillage d'argent public et de copinage. 

Il y a quelques jours, écrit la Ludwigsburger Kreiszeitung, on apprenait que les 19 principaux projets d'armement auraient un retard moyen de cinq ans et que leur coût total dépasserait de 13,4 milliards d'euros le coût initial.

Cela renforce le soupçon que les consultants externes ne font pas partie de la solution mais plutôt du problème. Et von der Leyen? Jusqu'ici, elle a seulement avoué ce qu'elle ne pouvait plus nier, déplore le journal.

La ministre Ursula von der Leyen accusée de distiller les informations au compte-goutteImage : picture-alliance/dpa/B. von Jutrczenka

Il était grand temps qu'une enquête parlementaire soit ouverte, commente le Tagesspiegel. Au cours de deux sessions extraordinaires, la commission de défense a tenté de comprendre comment le ministère avait pu perdre le contrôle de l'attribution des contrats de consultants.

Mais la ministre et ses collaborateurs ont montré peu d'entrain à répondre aux accusations.

Pire encore, l'ex-secrétaire d'État Katrin Suder, proche confidente d'Ursula von der Leyen et personnellement responsable de l'emploi de ces conseillers au ministère, n'a pas jugé nécessaire d'apparaître en personne devant la commission, critique le quotidien berlinois.

Katrin Suder, ancienne consultante, est directement impliquée dans l'emploi de consultants au ministère de la DéfenseImage : picture-alliance/dpa/M. Gambarini

Était-ce la peur de perdre le contrôle ou simplement de l'arrogance ? s'interroge die tageszeitung.

Quelles qu'aient été les raisons de Katrin Suder, elle aurait mieux fait de témoigner. C'est son refus qui a conduit les partis de l'opposition à réclamer et obtenir une commission d'enquête parlementaire, qui est leur seul moyen pour obliger l'ex-consultante de McKinsey à répondre aux questions. Et des questions, il y en a beaucoup...

Les djihadistes, des criminels comme les autres

Autre sujet en Une, les suites de l'attentat du marché de Noël de Strasbourg. Dans les cercles islamistes, écrit la Süddeutsche Zeitung, on déclare la guerre à "l'occident" mais en réalité, les djihadistes s'attaquent à des gens sans défense.

L'opération Sentinelle a été renforcée après l'attentat du marché de NoëlImage : picture-alliance/AP/J. Badias

 Les auteurs d'attentat sont de plus en plus souvent des petits criminels, des hommes encore jeunes mais qui considèrent déjà leur vie comme fichue. Des types qu'on appellerait, en d'autres circonstances, des forcenés.

L'attaque du marché de Noël rappelle de façon douloureuse au président Macron le problème de l'intégration des immigrés musulmans, commente pour sa part la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Les auteurs d'attentats récents en France ont tous été à l'école de la République. Ils ont un passeport français.

Le terrorisme en France n'a rien d'étranger, il ne vient pas de l'extérieur mais est "fait maison". Au lieu de réclamer comme Marine Le Pen l'expulsion de criminels étrangers, la France doit s'attaquer aux défaillances de son modèle d'intégration, parmi lesquelles les inégalités à l'école et le chômage des jeunes.