Gaza encerclée
5 janvier 2009Les Unes se suivent et se ressemblent et affichent qui un soldat, qui une explosion d'obus. Celle de la Taz par exemple est éloquente : on y voit un soldat israélien tête nue, l'air hagard, le fusil en bandoulière et ce titre : l'absurde guerre d'Israël.
Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung également, cette opération militaire est une escalade dangereuse. Mais il est clair que tout nouveau cessez-le-feu prélude à un armistice doit être durable. Pour cela, les tirs de roquettes doivent cesser et la contrebande d'armes, stoppée. Mais il est tout ausi clair qu'Israël doit réouvrir les points de passage et mettre le plus tôt possible fin au blocus de Gaza.
Plus d'1,5 million de personnes sont ainsi prises entre deux feux, sans porte de sortie, lance la Frankfurter Rundschau. Depuis des années, sous la pression d'Israël et des USA et sur fond de silence européen, les Palestiniens manquent de tout, de nourriture, d'énergie, de médicaments, d'eau et surtout d'espoir.
L'autre danger que craignent les quotidiens allemands, à l'instar de la Süddeutsche Zeitung, c'est le surnombre de médiateurs européens. Si abondance de biens ne nuit pas, comme l'on dit, ce chaos ne donnera pourtant pas naissance à un ordre quelconque et encore moins à la paix. Au Proche-Orient, on respecte la puissance. Ceux qui se disputent publiquement font preuve de faiblesse et ne peuvent donc pas se poser en partenaire imposant le respect. Et puis, ces négociateurs manquent aussi d'interlocuteurs car les Européens ont volontairement décidé d'ignorer le Hamas. Le quotidien de Munich revient aussi sur le deuxième plan de relance de la conjoncture et la polémique qui flambe entre les deux partenaires de la coalition. Si les sociaux-démocrates du SPD veulent une fiscalisation plus lourde des hauts revenus, la branche bavaroise des chrétiens-démocrates, la CSU, réclame des allègements fiscaux.
Pour die Welt, la classe moyenne et ouvrière n'est plus que la vache à lait d'un pays dans lequel 40% de la population ne paie pas d'impôts. Le discours politique d'aujourd'hui manque de vrais arguments économiques et la crise rend plus difficile encore une analyse objective. Certes, baisser les impôts c'est bien, mais pas au prix de trop lourdes concessions. Ce n'est pas comme ça qu'on dirige un Etat.