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PolitiqueIsraël

La mort de Yahya Sinouar signifie-t-elle la fin du Hamas ?

18 octobre 2024

L’élimination du chef du Hamas par l’armée israélienne à Gaza est un revers pour le mouvement terroriste. Cependant, cela ne marque pas la fin de l'organisation, selon des experts.

Israel Tel Aviv 2024 | Des manifestants israéliens exigeant la fin de la guerre.
Des manifestants israéliens exigent la fin de la guerre mais pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, "la mort de Yahya Sinouar ne veut pas dire la fin de la guerre à Gaza, mais le début de la fin".Image : Ariel Schalit/AP Photo/picture alliance

Après un an de guerre, le Hamas apparaît affaibli par l’élimination de plus de 17 000 de ses combattants, notamment de ses principaux dirigeants. Cependant, Neil Quilliam, chercheur à Chatham House, affirme que, bien que la mort de Yahya Sinwar soit un coup dur pour le mouvement, cela ne suffira pas à l'affaiblir de façon durable.

"Dans le passé, la politique de décapitation a peu fait pour affaiblir la volonté et la capacité du Hamas à combattre Israël. En revanche, cette fois, le Hamas aura besoin de temps pour se remettre, car l’armée israélienne a non seulement éliminé une partie de sa direction supérieure, mais a également sérieusement diminué sa capacité militaire", a-t-il déclaré.

Il souligne le rôle important que jouait Yahya Sinouar au sein du Hamas, notamment dans la gestion interne de l'organisation et le développement de ses capacités militaires.

Cependant, selon Neil Quilliam, l'organisation parviendra, avec le temps, à se relever en s'appuyant sur une nouvelle génération de dirigeants, en reconstruisant ses capacités militaires et en attirant les jeunes Palestiniens affectés par le conflit. La mort de Yahya Sinouar ne serait donc qu'un revers temporaire.

Cette image provient d’une courte vidéo filmée par un drone israélien montrant un homme blessé et que l'armée israélienne présente comme le chef du Hamas. L'homme a le visage caché par un tissu qui pourrait être un keffieh. Selon l'armée, cette image est celle de Yahya Sinouar "quelques instants avec son élimination". Image : ISRAEL DEFENSE FORCES/REUTERS

Hamas, une idéologie plus qu'une organisation militaire

De son côté, Peter Lintl, chercheur à l’Institut allemand pour les affaires internationales et de sécurité (SWP), insiste sur la nature idéologique du Hamas, qui va au-delà d'une simple organisation militaire.

Peter Lintl évoque aussi une phase probable de réorganisation au sein de l'organisation, mais il est sceptique quant à une solution militaire durable pour le conflit.

"Il est clair que la fin du Hamas ne signifie pas grand-chose. Le Hamas est certainement affaibli par la perte de son dirigeant. Il y aura une phase où, je ne dirais pas qu'il y aura du chaos, mais il y aura certainement une réorganisation du Hamas. C'est un affaiblissement, mais ce n'est certainement pas le coup de grâce pour le Hamas. Ce vieil adage selon lequel le Hamas est plus qu'un groupe militaire ou terroriste, c'est aussi une idéologie, demeure vrai", a-t-il expliqué.

L’expert estime qu’on ne peut pas gagner ce conflit militairement sans qu'il y ait une solution diplomatique à la fin. Pour celui-ci, l'organisation terroriste dispose de profondes racines idéologiques et d'une structure capable de se réorganiser et de s'adapter.

Tant que l'organisation continuera à bénéficier du soutien d'une partie de la population palestinienne et qu'elle saura reconstruire ses capacités militaires, elle restera un acteur central du conflit israélo-palestinien.

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