Ce sont plus de 350.000 personnes qui ont déjà quitté la ville de Gaza et ses environs depuis le début de la semaine. Fin août, la ville comptait encore un million d'habitants, selon l'Organisation des Nations unies, mais les bombardements intenses des derniers jours et les combats au sol ont poussé un tiers de la population à fuir vers le sud de l'enclave palestinienne. 

La route côtière longeant la bande de Gaza est désormais saturée de personnes parties à pied, en voiture ou sur des charrettes tirées par des ânes.

L'Organisation mondiale de la santé craint que ces nouveaux bombardements et cet exode massif de la population vers le sud aggravent la catastrophe humanitaire déjà en cours à Gaza. 

"L'incursion militaire et les ordres d'évacuation provoquent de nouvelles vagues de déplacements, forçant des familles traumatisées à s'entasser dans une zone toujours plus réduite, incompatible avec la dignité humaine", a déclaré sur X le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. 

Une situation sanitaire catastrophique

L'organisation s'inquiète aussi de l'état des structures médicales. "Les hôpitaux, déjà débordés, sont au bord de l'effondrement, alors que l'escalade de la violence bloque l'accès et empêche l'OMS de livrer des fournitures vitales", a averti le responsable de l'OMS.

L'afflux massif de Palestiniens vers le sud du territoire accroit aussi le risque de pénurie alimentaire. Si dans cette région, la nourriture et l'eau sont disponibles en plus grandes quantités que dans le nord, les réserves sont jugées encore "très insuffisantes" par l'Onu qui accuse régulièrement Israël d'entraver la livraison de l'aide humanitaire dans l'enclave. 

Alors que la famine a été déclarée à Gaza en août dernier par l'Onu, la situation pourrait encore se dégrader. A la date du 10 septembre 2025, plus de 400 personnes sont officiellement mortes de faim à Gaza, selon le ministre de la Santé du Hamas.