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PolitiquePays-Bas

Geert Wilders et le rouleau compresseur de l'extrême-droite

Marco Wolter | Avec agences
23 novembre 2023

Anti-immigration, islamophobe, climatosceptique, eurosceptique : le leader d’extrême-droite Geert Wilders a remporté les élections législatives aux Pays-Bas.

Geert Wilders dans son QG de campagne
La victoire, inattendue, de l'homme politique à la célèbre chevelure peroxydée ne lui assure pas un poste de Premier ministreImage : Remko de Waal/ANP/IMAGO

Aux Pays-Bas, le Parti de la Liberté (PVV) de Geert Wilders est arrivé en tête des élections législatives, devant l’alliance de la gauche et des écologistes.  

Geert Wilders ne pourra toutefois pas gouverner seul. Plusieurs mois de tractations pour trouver une coalition vont maintenant commencer. Néanmoins, cette victoire est un nouveau signal que les partis populistes continuent à gagner du terrain en Europe.

"Le champagne coule à flot" au PVV, titre le Algemeen Dagblad, l’un des principaux quotidiens des Pays-Bas, de tendance centre-droit. 

Le Parti de la Liberté a remporté 37 des 150 sièges au Parlement, plus du double que lors du scrutin de 2021, selon des résultats presque complets.Image : Koen van Weel/ANP/AFP/Getty Images

Donald Trump européen

L’homme à la chevelure peroxydée et qu’on surnomme le "Donald Trump européen" a déjoué tous les sondages, qui n’avaient pas vu venir les scores de ces législatives.

La photo à la coupe de champagne soulevée par le chantre de l’extrême-droite néerlandaise se retrouve aussi sur le site d’un autre journal, le Telegraph, qui parle d’une victoire "retentissante" et "déjà qualifiée de 'cauchemar' dans la bulle bruxelloise".  

Si le quotidien estime que l’on est loin d’un "Nexit", une sortie des Pays-Bas de l’Union européenne, car le parti de Wilders est seul avec cette ambition, la crainte est de voir une nouvelle poussée des eurosceptiques et partis anti-immigration lors des prochaines élections européennes, dans sept mois. 

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Euphorie de l’extrême-droite européenne 

Et les partis populistes européens semblent se frotter les mains. 

En Allemagne, les applaudissements sont naturellement venus du parti d’extrême-droite AfD. "Toute l’Europe veut un changement politique", a commenté la cheffe du parti au Parlement allemand Alice Weidel sur le réseaux X. 

Euphorique, la Française Marine Le Pen parle d’une "performance spectaculaire" qui, selon elle, "confirme l’attachement croissant à la défense des identités nationales".  

Geert Wilders a promis un référendum sur le maintien ou non des Pays-Bas dans l'Union européenneImage : Robin Utrecht/ANP/AFP/Getty Images

Ces résultats "démontrent que de plus en plus de pays au sein de l'Union européenne contestent son fonctionnement", a expliqué la leader du Rassemblement national à la radio publique française. 

Enfin, le Premier ministre hongrois Viktor Orban salue, lui, "les vents du changement", alors qu’il vient de lancer une consultation anti-Union européenne aux relents racistes, voire antisémites, dans son pays. Il sera ainsi demandé aux Hongrois ce qu’ils pensent du fait que "Bruxelles veut rétablir des ghettos de migrants en Hongrie." 

Wilders veut "reprendre le contrôle du pays"

La question migratoire et les divergences "insurmontables", selon Mark Rutte, le Premier ministre sortant, est d’ailleurs ce qui a entraîné la démission du précédent gouvernement et l'organisation d'élections législatives. Comme ailleurs en Europe, les Pays-Bas enregistrent des demandes d’asile en hausse. 

Pour Geert Wilders, qui dit vouloir "reprendre le contrôle du pays" et dont on connaît les nombreuses sorties islamophobes, le débat est tranché. Il estime que "le tsunami de l’asile doit être endigué, les gens doivent avoir plus d’argent dans leur portefeuille".

Marine Le Pen est une proche de longue date de Geert WildersImage : DARRIN ZAMMIT LUPI/REUTERS

Dans un manifeste, son parti propose un "gel de l'asile", des frontières fermées et des politiques ultra-restrictives. Geert Wilders estime que certaines régions de la Syrie sont sûres, que l’on peut par conséquent y renvoyer des réfugiés syriens. 

Son parti vise aussi une dérogation aux règles européennes en matière de migration, le "opt-out", à l’image de ce que pratique le Danemark.  

Dans les colonnes du journal De Volksrand, des lecteurs se demandent d’ailleurs si cette élection, plus que des législatives, n’a pas été avant tout "un référendum sur la migration" ?