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George le solitaire s'éteint, mais pas sans bruit

Sébastien Martineau26 juin 2012

Ce n'est pas tous les jours qu'une tortue fait la Une des journaux. La mort de George le solitaire, tortue géante des Galapagos, vient rappeler le rythme effrayant des disparitions d'espèces animales et végétales.

George le solitaire a été retrouvé mort par le personnel du parc où il vivait
George le solitaire a été retrouvé mort par le personnel du parc où il vivaitImage : WWF

Dimanche, écrit die tageszeitung, est morte la dernière tortue géante de l'espèce Chelonoidis abingdonii. Une tout autre espèce animale s'en retrouve profondément émue : l'Homo Sapiens. Eh oui, George était un peu l'un des nôtres. Son regard sage et mélancolique, tel celui d'un vieux philosophe, qui réfléchit au passé des êtres terrestres. Le sexe l'intéressait aussi, mais ça ne marchait plus très fort. George était le Gandhi des espèces en danger, un pacifiste végétarien.Actuellement, des disparitions comme celle de George, il y en a des douzaines tous les jours, mais ces espèces ne sont pas si mignonnes. Toutefois le journal voit un espoir dans cette capacité de l'homme à s'émouvoir. Il y a probablement un code émotionnel, qui transcende les barrières culturelles et qui dit : exterminer les animaux, c'est mal ! Détruire la nature aussi. Mais alors, pourquoi ne mettons-nous pas de l'ordre dans tout ça ? Le cas de George le solitaire montre qu'il y a un potentiel pour cette prise de conscience.

De nombreuses espèces sont menacées aux Galapagos, notamment à cause du tourismeImage : AP

La Süddeutsche Zeitung indique de son côté que l'on ignore pour le moment la cause du décès de George. Peut-être que c'était tout simplement la pression constante et une certaine lassitude, qui ont usé George. Car George était d'un côté la tortue la plus solitaire du monde, mais aussi la plus occupée et la plus observée. George était avant tout un symbole, un mémorial vivant consacré à la destruction des espèces et à tous les affronts que l'Homme fait subir à la Terre depuis des siècles.Pour terminer sur un tout autre thème, Die Welt consacre un commentaire à la tension entre la Turquie et la Syrie. Les conditions de l'incident sont claires : la défense anti-aérienne syrienne, de fabrication russe, a détruit un avion turc F4 Phantom, à quelques milles des eaux territoriales syriennes. Il n'y a pas eu d'avertissement et les deux pilotes n'ont apparemment pas survécu.

Le secrétaire général de l'Otan Rasmussen et le Premier ministre turc ErdoganImage : AP

Désormais se pose la question de la réponse de l'Otan, dont Ankara est l'un des membres. Personne de sensé ne va risquer une escalade vers la guerre pour un avion abattu, mais les Turcs ont le droit d'attendre - et c'est dans l'intérêt des Occidentaux - que l'Otan montre les dents.