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Gilad Shalit : un contre 1.000

13 octobre 2011

À la Une : l’échange de prisonniers entre Israël et le Hamas. Après 5 ans de captivité, le soldat israélien Gilad Shalit doit être remis en liberté. En contrepartie, l’État hébreu va libérer 1.027 détenus palestiniens.

Gilad Shalit avait 19 ans quand il a été capturé par le HamasImage : AP

Die Welt publie en première page une photo des parents de Gilad Shalit. Le journal rappelle que le soldat israélien a été enlevé en 2006 par un commando palestinien alors qu'il effectuait son service militaire non loin de la bande de Gaza. Pendant 16 mois, Aviva et Noam Shalit ont campé devant la résidence du Premier ministre Benyamin Nétanyahou pour réclamer la libération de leur fils.

En juillet 2010, des milliers d'Israéliens avaient manifesté pour la liberation de Gilad ShalitImage : picture-alliance/dpa

Pour la Tageszeitung, la libération de Gilad Shalit arrive au bon moment pour le gouvernement israélien, de plus en plus isolé sur la scène internationale. Le destin tragique du soldat tenait en haleine l'opinion israélienne depuis des années. C'est Benyamin Nétanyahou qui a permis un dénouement heureux à cette histoire et cela va lui permettre de marquer des points. Mais le Hamas peut lui aussi considérer la libération de plus de 1.000 détenus palestiniens comme une victoire. Car le mouvement radical est resté ferme dans les négociations et n'a pas fait de concessions.

Il y encore un autre gagnant dans l'affaire, écrit la Süddeutsche Zeitung : l'Égypte. C'est en effet au Caire que l'accord a été conclu et Israël a remercié le pays de façon démonstrative. Cela pourrait aider à améliorer les relations entre Le Caire et Jérusalem, des relations tendues depuis la fuite de l'ambassadeur israélien devant une foule d'Égyptiens en colère le mois dernier.

Solidarité de la population israélienne avec le soldat enlevéImage : AP

Le Financial Times Deutschland exprime son inquiétude : les autorités israéliennes savent que parmi le millier de prisonniers palestiniens qu'elles vont libérer se trouvent sans doute des terroristes qui vont poursuivre leur combat contre l'État hébreu. De plus, cet échange récompense le Hamas pour sa prise d'otage il y a cinq ans. Le mouvement radical voulait faire chanter Israël et il a réussi. Face à cette victoire, le gouvernement modéré du président palestinien Mahmoud Abbas fait pâle figure.

Pour la Frankfurter Rundschau, il serait naïf de voir dans cet échange de prisonniers une lueur d'espoir pour la paix au Proche-Orient. Cet accord n'est pas le début de discussions plus profondes, il est censé les remplacer. Il va occuper pendant un certain temps l'opinion publique en Israël, dans les territoires occupés, aux États-Unis et en Europe. Benyamin Nétanyahou gagne du temps. Probablement aussi pour l'élargissement des colonies.

Auteur : Aude Gensbittel
Edition : Sébastien Martineau