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Le capitaine Traoré au Mali : les enjeux d'une visite

Mahamadou Kane
3 novembre 2022

Le nouveau chef de l'Etat du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré est à Bamako pour rencontrer son homologue malien, le colonel Assimi Goïta.

Burkina Faso | PK Ibrahim Traore
Le capitaine Ibrahim Traoré est attendu à Bamako par son homologue malien, Assimi GoïtaImage : AA/picture alliance

La question de la sécurité et de la lutte contre les groupes djihadistes sera au cœur des discussions des deux hommes. Une visite qui intervient alors que les attaques se multiplient dans le nord du Burkina Faso ainsi que dans le centre et le nord du Mali. 

Selon Aly Tounkara, directeur du centre d'études sécuritaires et stratégiques au Sahel, la visite ducapitaine Ibrahim Traoré au Mali pourrait favoriser la reprise des opérations militaires conjointes entre le Mali et le Burkina Faso. 

Besoin d'actions coordonnées

Les deux pays ont en effet cessé de mener des actions coordonnées de part et d'autre de leur frontière depuis plus d'un an. 

Des soldats maliens en patrouille dans l'une des localités à GaoImage : Baba Ahmed/AP/dpa/picture alliance

L'analyste précise également que Ouagadougou pourrait, en marge de cette visite, demander à Bamako un appui aérien pour mieux contenir les assauts desgroupes armés terroristes. 

''C'est vrai que de part et d'autre les armées sœurs souffriraient d'un manque criard de moyens aériens. Mais comparativement au cas burkinabè, le Mali serait mieux loti que le Burkina aujourd'hui. Donc, il n'y a rien d'étonnant qu'en marge de cette visite, les discussions aboutissent à ce que dorénavant, l'armée malienne puisse venir en aide du point de vue aérien à l'armée burkinabè. A coup sûr, les deux chefs d'Etat issus de la transition vont certainement envisager, à travers les différents Etats majors, de redéfinir les modalités et les types d'opérations à mener", précise M Tounkara

Résultats du divorce du Mali du G5 Sahel

Selon Christian Klatt, analyste au sein de la fondation allemande Friedricht-Ebert-Stiftung, le retrait en mai dernier du Mali des organes du G5 Sahel , y compris de la force conjointe, a nui à la situation sécuritaire dans la zone des trois frontières reliant le Mali, le Niger et le Burkina Faso.  

Les portraits des 27 soldats burkinabè tués en octobre dernier dans une attaque djihadiste dans le nord du Burkina FasoImage : Vincent Bado/REUTERS

Celui-ci estime que les pays du Sahel sont condamnés à collaborer s'ils veulent venir à bout de la menace terroriste .

Christian Klatt est de l'avis ''qu'un pays individuellement pris ne peut pas faire face à la menace terroriste, aux conflits ou aux violences. Les pays Sahéliens doivent travailler d’un commun accord, notamment dans le Liptako Gourma".

"Il n'y a pas que le Mali ou le Burkina qui sont touchés. Il y a à la fois ces deux pays mais il y a aussi le Niger. Je crois que ces trois pays doivent travailler ensemble dans le domaine sécuritaire. Il est également important d'avoir le soutien des Etats de la région pour réussir cette lutte. C'est très symbolique que le capitaine Ibrahim Traoré a consacré sa première visite au Mali. Les deux pays sont bien connectés et entretiennent de bonnes relations avec deux chefs d'Etat issus d'un coup d'Etat militaire", ajoute l'expert. 

Le 5 septembre dernier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba avait déjà consacré sa première visite à l'étranger au Mali avant d'être renversé trois semaines plus tard par le capitaine Ibrahim Traoré qui lui reprochait de n'avoir pas, je cite, '' respecter le programme de réorganisation de l'armée qu'ils avaient élaboré de manière concertée.''