Gouvernance, mon amour...
12 mai 2010Pour les Libéraux, la situation ne pourrait pas être pire, juge Die Welt. De nouveau, ils flirtent avec la barrière des 5 pour cent, le seuil en dessous duquel un parti ne peut plus entrer au parlement. Le rêve d'être le porte-parole des forces laborieuses de la société s'éloigne de plus en plus. Le temps presse et c'est maintenant que le FDP doit s'interroger sur son avenir. Et surtout ne plus avoir peur de ne plus être élu, car c'est de toutes façons ce qui se passe en ce moment.
Face au mikado politique qu'est la composition du gouvernement de Rhénanie du Nord-Westphalie, la Frankfurter Allgemeine Zeitung analyse les options de coalition possibles entre SPD, Libéraux, Chrétiens-démocrates et Écologistes. Les choses ne sont pas simples : les instances nationales du SPD refusent toute collaboration avec la gauche radicale Die Linke, les Verts et le FDP local ne peuvent pas se sentir et se sont affrontés pendant toute la campagne. Et les Libéraux n'acceptent de collaborer avec le SPD régional que si ce dernier refuse toute alliance avec Die Linke. Pour le SPD, l'avenir n'est pas rose : soit être le n° 2 d'une grande coalition, soit, en ces temps de crise financière, gouverner le Land le plus important d'Allemagne en termes d'économie et de population, avec des anticapitalistes convaincus.
En ces temps de crise financière, explique la Frankfurter Rundschau, le gouvernement allemand a décidé hier du montant de la participation allemande au parachute financier européen destiné aux états membres en difficultés. Madame Merkel ne pouvait tout de même pas s'attendre à susciter l'enthousiasme au sein de sa coalition qui renâcle. L'aide à la Grèce vient tout juste d'être votée que l'on charge le contribuable allemand avec de nouveaux milliards de garantie. Les chrétiens-démocrates et les libéraux n'avaient pas imaginé comme ça ce que signifiait l'euro, et gouverner l'Allemagne.
Or, gouverner en temps de crise financière, cela veut dire réguler et interdire, assène la Süddeutsche Zeitung. Si certains titres financiers sont pourris et empoisonnent des économies entières, l'action politique ne doit pas se résumer au fatalisme. Celui qui agit n'est pas celui qui soigne la victime blessée par ses agresseurs, c'est celui qui lutte contre les agresseurs et qui les met hors d'état de nuire. Gouverner, c'est non seulement prévoir, mais c'est aussi cesser de capituler devant les marchés financiers et ne pas craindre la complexité des missions de réforme, conclut le quotidien de Munich.