Grèce : Kyriakos Mitsotakis promet de relancer la croissance
8 juillet 2019Les Grecs se sont donc choisi un nouveau Premier ministre. Kyriakos Mitsotakis, 51 ans, diplômé de Harvard, fils de Premier ministre, frère de ministre et oncle du maire actuel d'Athènes. Kyriakos Mitsotakis a promis de ne mettre aucun membre de la famille dans le gouvernement mais rien n'est moins sûr.
Deux dynasties politiques se sont partagé le pouvoir par alternance en Grèce pendant des décennies. A gauche : les Papandreou, du Pasok, parti socialiste grec. A droite : les Mitsotakis, du parti conservateur Nouvelle démocratie.
La crise économique avait fait éclater ce bipartisme avec l’arrivé au pouvoir d’Alexis Tsipras qui ne vient d’aucune dynastie politique. Mais le scrutin de ce dimanche a fait revenir ce bipartisme.
Avec une particularité toutefois : il s’agit cette fois d'un face à face entre les conservateurs de la Nouvelle démocratie et Syriza, le parti de la Gauche radicale, qui à eux deux ont réuni plus de 70% des voix. Du jamais vu en Grèce depuis plus de dix ans.
Dès l’annonce de sa victoire, M. Mitsotakis a remercié les électeurs, sa famille, ses parents. "Je fais face avec respect et humilité au verdict du peuple mais aussi avec une totale confiance en mes moyens pour mener à terme cette mission formidable que vous m’avez confiée. "
Des doutes sur le programme politique
Très proche du milieu des affaires et des banques, M. Mitsotakis a été bien accueilli par la Commission européenne qui a toutefois souligné le travail accompli par M. Tsipras et a rappelé au nouveau Premier ministre qu’il y a encore beaucoup à faire sur la voie des réformes.
Le programme de M. Mitsotakis n’a pas été développé durant la campagne électorale. Il a d’ailleurs refusé le débat public avec M. Tsipras qui voulait comparer leurs deux programmes.
Il a néanmoins annoncé une augmentation des salaires, des retraites, la création de meilleurs emplois via des investissements étrangers qui devraient venir dans le pays et la baisse des impôts fonciers.
Les fonctionnaires grecs redoutent que M. Mitsotakis ne procède à des vagues de licenciements dans le cadre de la réorganisation administrative.
Le nouveau Premier ministre a annoncé vouloir rouvrir dès ce mardi le Parlement pour que les députés se mettent au travail, les premiers projets de lois devant être soumis au vote fin août. Cela qui risque de susciter une forte réaction de la rue, qui s’était tue durant les années Tsipras.
Bruxelles redoute cependant que l’arrivée au pouvoir d’un conservateur complique l’application des réformes et suscite de fortes oppositions des syndicats qui hésitaient jusque-là à manifester et à contester ouvertement M. Tsipras, celui-ci restant un Premier ministre de la gauche radicale.