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La faim menace les réfugiés de Grèce

31 décembre 2021

A cause d'un problème bancaire, les réfugiés et demandeurs d'asile de Grèce n'ont plus accès depuis deux mois à leur allocation en liquide.

Sur l'île de Lesbos en 2020
Sur l'île de Lesbos en 2020Image : Manolis Lagoutaris/Getty Images/AFP

Plusieurs organisations humanitaires s’inquiètent, en cette fin d’année, de la faim qui menace de nombreux réfugiés en Grèce. Des milliers de ces personnes ont en effet été affectées par une panne du système bancaire qui les a empêchées ces deux derniers mois de retirer de l’argent et donc d’acheter des vivres.

Pas d'argent, pas de nourriture

Le gouvernement grec assure que le problème sera réglé – au plus tard début 2022. Mais depuis deux mois, des milliers de migrants attendent en vain que soient débloqués les fonds d’aide prévus par l’Union européenne pour les demandeurs d’asile. Or sans argent, pas d’achat de vêtements ou de victuailles possible.

A l'entrée du camp de SamosImage : Michael Svarnias/AP Photo/picture alliance

Depuis 2017, cet argent était du ressort du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Chaque famille ou chaque demandeur d’asile concerné par ce programme a reçu une carte bancaire qui lui permet de retirer chaque mois une somme en liquide.

Mais au 1er octobre, le HCR a confié la gestion du programme aux autorités grecques. Et depuis, aucun retrait d’argent liquide n’a pu être effectué, privant chaque famille de quatre enfants, par exemple, d’une aide de 420€ mensuels, pour acheter de la nourriture ou des vêtements.

Des autorités mal préparées ?

Melina Spathari travaille pour l‘ONG Terre des Hommes.  Elle explique qu'"il y a environ 14.000 personnes qui vivent dans des appartements mis à disposition par l’Etat et, depuis que le gouvernement s’occupe du programme d’aide, ils n’ont pas reçu d’argent." Selon elle, "les autorités n’étaient pas préparées à assurer la logistique d’un projet aussi complexe.”

>> A lire aussi : Nombre record de réfugiés malgré la pandémie en 2020

Le secrétaire d’Etat à l’accueil des migrants, Manos Logothetis, affirme que son gouvernement s’est préparé mais qu’il existe des dissensions avec les banques : "Il existe un mécanisme appelé „Connais ton client“ qui est assez compliqué. Nous devons vérifier l’existence de chaque bénéficiaire, c’est-à-dire sa présence réelle sur notre territoire et qu’il a bien droit au programme.“

Un camp d'accueil pour réfugiés à SamosImage : Thomas Kruchem/DW

Manque de soutien

Les demandeurs d’asile dont les dossiers ont été rejetés sont exclus de l’aide et, en théorie, ils sont censés ne plus résider dans les centres d’accueil. Mais faute d'autres perspectives, certains tentent de passer à travers les mailles du filet.

Terres des Hommes dénonce aussi le manque d’accompagnement pour garantir l’intégration de ceux dont le dossier a été accepté. Souvent, ils ne parviennent pas à ouvrir un compte en banque – auquel ils auraient droit – ni à trouver un logement ou du travail.

C’est pourquoi ils restent dépendants de cet argent de poche promis par l’Union européenne qui n’arrive plus depuis des mois.
 

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