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Au Cameroun, la grève des enseignants se poursuit

Elisabeth Asen | La rédaction francophone
22 septembre 2023

Face à ce mouvement qui risque de perturber l'année scolaire au Cameroun, les autorités ont lancé une traque aux enseignants absentéistes.

Des élèves dans une rue en Afrique
Les éléves sont les grands perdants de cette grève des enseignantsImage : YANICK FOLLY/AFP

L'année scolaire 2023-2024 risque de connaître des perturbations consécutives à la grève des enseignants des écoles publiques au Cameroun.

"Si le gouvernement ne respecte pas ses engagements, nous sommes prêts à mener la grève jusqu'au moment où ils vont décider de se pencher véritablement sur notre problème. Cette fois ci, nous sommes déterminés, nous avons démontré que ce gouvernement n'a aucune volonté de résoudre nos problèmes", lance amer, Olen Wotabo Jeudong, communicant du collectif OTS (On a trop supporté), l'organisation des enseignants à l'origine de cette gréve.

Le débrayage avait déjà paralysé le système éducatif l'année dernière. Des mesures prises par le gouvernement avaient alors conduit à la suspension du mot d'ordre de grève.

Cependant, en cette nouvelle année scolaire, selon les syndicats, ont poussé les enseignants dans la rue. C'est ce qu'explique Dalatou Njoya, un responsable du mouvement OTS.

"Depuis février 2022, les enseignants du Cameroun se sont levés pour dénoncer un certain nombre de maux qui n'honorent pas l'enseignement et qui minent la communauté éducative de façon générale. Le chef de l'Etat a entendu nos pleurs et a donné un certain nombre d'instructions au gouvernement relatives aux problèmes soulevés par les enseignants. Malheureusement, ces instructions n'ont pas été réalisées jusqu'à cette date. Par conséquent, nous remettons ces deux points sur la table : la signature et l'application du statut spécial de l'enseignant révisé."

Les enseignants se disent déterminés à aller jusqu'au bout avec le gouvernementImage : Sankulleh Janko/DW

Des enseignants menacés

Mais, selon Olen Wotabo Jeudong, communicant du collectif OTS, le gouvernement a opté pour les menaces et les intimidations à la place du dialogue. 

Il affirme qu'avec la complicité de certains chefs d'établissements, plusieurs enseignants grévistes auraient été convoqués par les forces de l'ordre.

"Les administrateurs civils et les supérieurs hiérarchiques continuent d'intimider les collègues en menaçant de les traduire devant le conseil de discipline et de les renvoyer de la fonction publique. Dans la localité d'Akonolinga, un commissaire de police a reçu la liste, de la part d'un proviseur, des enseignants absentéistes. Il leur a adressé une convocation pour qu'ils aillent s'expliquer au commissariat. Un enseignant ne peut pas aller justifier ses absences au commissariat. " 

L'école en Afrique, une grande malade

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Après Akonolinga, les enseignants de la commune d'Ayos, une localité située à plus de cent kilomètres de Yaoundé, ont également subi des intimidations de la part des autorités. 

Sous instruction du préfet de cette localité, le commissaire spécial aurait ainsi convoqué près de vingt enseignants pour absentéisme.

Contactés, les chefs d'établissements scolaires concernés n'ont pas souhaité répondre à nos questions sur cette grève et les menaces sur leurs enseignants.